samedi 29 décembre 2012

ENtre la vie et la morgue de SAN-ANTONIO


Entre le meilleur et le pire.






Ce titre pour dire qu'il ne s'agit pas du meilleur des Sana, loin de là.
Entre calembours éculés et situation capillo-tractées, Sana a fait mieux, beaucoup mieux.
Cette histoire de groupe terroriste qui s'en prend aux intérêts ricains sur notre sol n'est pas pour me surprendre.
Surtout que les terroristes utilisent des chauve-souris empoisonnées pour incendier l'ambassage place de la Concorde.
L'histoire est aussi folle que toutes les histoires de Sana.
Dard était un gros producteur d'ouvrages et celui-ci ne reste pas dans les meilleurs que j'ai lu.
Si un néophyte tombe sur ce livre, il trouvera tous les codes de Sana et de sa galerie de personnages, Béru, Pinaud, Mathias, le Vieux, il sera sans doute ravi de trouver un humour bien gaulois, mais il faudra qu'il aille voir ailleurs dans la production du maître pour vraiment apprécier tout son talent.

vendredi 28 décembre 2012

LE VIN PUR de Lucovic MASSE

 
 
 
 
Le vin pur est un livre de Lucovic MASSE, auteur catalan.
Dans cet ouvrage il aborde la vie campagnarde des contreforts des Pyrénées-Orientales.
Dans les montagnes du Capcir il y a peu de débouchées pour un jeune homme courageux, la terre est aride, parcimonieuse et capricieuse.
Jantet se trouve à l'étroit, il décide de rejoindre un autre village situé plus bas où il va apprendre le métier de forgeron.
 
Cette vie semble lui convenir, le métier est rude mais plaisant, de surcroît il se montre doué.
 
L'autre ouvrier de la forge, Lambert, incarne le mal, il joue, doit de l'argent, se fourvoie dans les bras d'une jolie fille dont Jantet et lui même épris.
 
Jantet n'est pas un homme qui affronte tête baissé les difficultés, il rumine et semble passif face aux événements, quelque peu désabusé, mais sans volonté de rébellion, ainsi va sa vie.
 
Jusque jour où il hérite avec sa soeur de deux domaines, qu'ils vont se partager, lui assumant le vignoble et elle restant dans les montagnes.
 
C'est la mort de la tante qui a permis d'hériter, et cette mort Jantet, ne va pas tarder à en découvrir les côtés obscurs.
Découvrant par inadvertance un indice clair et déterminant impliquant formellement l'auteur, Jantet va ruminer, mais garder le secret.
 
Le travail du vignoble est harassant et le climat capricieux, au début du 20 ème siècle va naître la révolte du vin dans le Roussillon, amenant Jantet  à monter à Carcassone et à y ériger des barricades et à affronter les cuirassiers.
 
Cette révolte ne concerne que le dernier quart du livre et ponctue en apothéose le livre qui n'avait pas toutes les qualités d'un grand roman.
Avec cet épilogue, Massé, démontre un grand talent d'écrivain.

 
Le vin pur est un livre dans lequel se mêlent plusieurs histoires, d'amour, de famille, de haine, de vengeance et de salut dans un cadre campagnard.
Cependant il ne s'agit pas d'un livre du terroir au sens où nous l'entendons actuellement.
Massé n'est pas non plus le Vincenot ou le Signol du Roussillon.
Il est un auteur ancré dans sa région qu'il traduit dans ce livre avec talent sans pour autant me convaincre totalement.
Sans doute cela est essentiellement dû au style de l'auteur ou à la façon de raconter son histoire !
En tout cas une belle découverte.
 


mardi 18 décembre 2012

Cinq semaines en ballon de Jules VERNE


 
 
 
 
Ah ! Jules VERNE, incontournable, repère indispensable de toute la littérature de voyage et de géographie, indémodable, classique de l'aventure.
Ces éditions aux couleurs chatoyantes ont été sur de nombreuses étagères et les multiples rééditions continueront à les occuper.
Ces héros sont parmi les plus célèbres de l'imaginaire collectif, chacun peut citer sans difficulté au moins un titre de cet écrivain prolixe.
 
 
Cinq qemaines en ballon et le premier roman de Jules VERNE.
Je dirai que cela se ressent dans la façon de traiter le récit, de camper les personnages et dans le style d'écriture.
 
 
 
Jeunes lecteurs ou moins jeunes comme moi, un roman de Jule VERNE a tout pour emballer sont lecteur.
Des aventures extraordinaires, si, si même à l'heure de facebook et twitter, on peut encore se plonger dans ses récits d'hommes courageux, téméraires, animés de grandes idées.
5 semaines en ballon ne fait pas défaut à toutes ces caractéristiques.
 
 
 
Fergusson, Kennedy et Joe s'embarque à bord du Victoria pour survoler l'Afrique, découvrir les sources du Nil, au fil des jours ils vont vivre des aventures extraordinaires.
Faire face aux plus grands danger, rencontrer l'hostilité des fauves, des peuplades autochtones, braver au péril de leurs vies toutes les surprises que peut comporter ce genre d'expédition, mais toujours dans l'amitié.
 

 
 
La faim, la peur, les privations ne décourageront jamais nos trois compères.
 
Cinq semaines en ballon préfigure ce que sera le modèle Vernien, un homme intrépide, assisté de ses acolytes non moins passionnés et fidèles, chacun ayant des traits de caractère bien affirmés.
On retrouvera ce modèle dans le tour du monde en 80 jours par exemple, avec philéa FOG et Passe-Partout.
 
Le lecteur pourrait ne pas comprendre la façon dont VERNE considère les peuplades primitives de l'Afrique, nous sommes en seconde partie du 19 ème siècle.
Il parle de sauvages, de Nègres, de cannibales, d'homme-singes, les Arabes sont belliqueux.
J'ai du mal à  croire que ce genre de récit pourrait encore être édité de nos jours, à l'instar de TINTIN en Afrique qui a valu un procès, fort heureusement perdu, à la maison d'édition.
 
Verne a son époque chevillée au corps, l'Europe n'a pas encore colonisé les terres d'Outre-mer, et VERNE affirme l'indépassable modernité des Européens sur les peuples primitifs, ce qui aménera , malheureusement, à l'exposition de ces humains dans les exposition universelles, dansle cadre de zoos humains.
 
 
 
 
 
Soyez en certain, 5 semaines en ballon, malgrè quelques erreurs de romancier débutant, ravira chaque lecteur.
VERNE c'est un peu Indiana Jones, accompagné de Tintin, de Géotrouvetout, de Mac Gyver etle dernier héros vernien en date pour moi est Félix BAUMGARTNER le parachutiste de l'extrême.
Je trouve bien dommage d'ailleurs qu'à ma connaissance iln'est pas fait de clin d'oeil à Jules VERNE lors de son exploit.
 


vendredi 7 décembre 2012

Récit d'une énucléation.

Voilà, 2 ans presque jour pour jour, après le diagnostic de mon mélanome de la choroïde, aprés la pose de clips, après les séances de protonthérapie à Orsay, je suis arrivé en fin de parcours pour les traitements conservatoires de mon oeil.
Il n'y a pas de surprise particulière, les médecins avaient pronistiqué un maintien de 1 à 3 ans. Le contrat a donc été rempli.

L'oeil était devenu douloureux, il était en fin de vie, rendu faible par les protons, et ayant développé une cataracte assez sévère, donc un jour ou j'en ai eu assez d'avoir mal, j'ai appelé Curie pour les informer de mon cas et lors du rendez-vous nous sommes convenus d'une énucléation.
Cela s'est fait très naturellement, le Docteur m'a expliqué ce que je savais déjà et nous avons arrêté une date pour l'opération.

Je ne suis pas particulièrement touché par la perte physique de cet oeil car je n'avais plus de vision, de surcroît il était douloureux, par conséquent je m'en suis séparé sans état d'âme.

L'opération s'est passée le mieux du monde, je remercie cordialement le personnel de Curie, de la secrétaire à l'infirmère en passant par les médecins, et une semaine aprés avoir été opéré, j'assure les soins moi même, il ne s'agit que de rinçage au sérum physiologique et de pommade à appliquer sur le conformateur.

Etat de l'oeil quelques jours après l'opération.
 


Cela se fait bien, sans douleur aucune, petite anecdote, aujourd'hui j'ai perdu mon conformateur, cette pastille de plastique qui assure la forme de l'oeil.
Rassurez-vous si cela vous arrive cela se remet très bien en place, on lève la paupière supérieure pour y glisser le conformateur puis on l'insère dans la paupière inférieure, en tout cas c'est comme ça que j'ai fait et ça a l'air de tenir.


Etat de l'oeil un mois après l'opération.
 

Que dire d'autre sur cette énucléation ...
Pour ma part c'était prévu dans le temps, j'ai vécu deux ans avec un oeil abîmé et suis presque certain que la pose de la prothèse dans un mois garantira un meilleur résultat esthétique, je mettrai des photos.

Les événements sont gérés différements suivant les individus, pour ma part je n'ai pas de souci à gérer cette énucléation, je pense que cela fait parti d'un processus mental.
On m'aurait dit il y a 5 ans que j'allais perdre un oeil, je pense que j'aurais été inquiet et affecté.
Mais on s'habitue à son état, et aussi à vivre avec sa maladie et ses conséquences sociales et professionnelles.

Je tiens à souligner que j'ai bénéficié d'une opération qui garantira la mobilité de la prothèse, et que l'on n'a abolument pas la sensation de ne plus avoir d'oeil dans la cavité. Lorsque je bouge mes yeux il n'y a pas de différence avec avant, j'ai la sensation physique d'avoir mon oeil.

Ceci dit ce blog ne se fait l'écho que de mon état, et tente d'apporter quelques informations aux internautes qui viennent échouer sur ces pages.

Il n' a rien de scientifique, ni de particulièrement compétent, simplement un témoignage.


Commentaires possible sur twitter :
melanomedelachoroide

mardi 4 décembre 2012

LE CHAT de Georges SIMENON



Encore une perle signée Simenon.
Un couple marié qui vit à couteaux tirés, s'envoyant à la face des petits mots griffonés sur des bouts de papiers.
Plus de communication, plus de regards, l'indifférence et la haine régissent les journées de ces deux vieux.
Les courses au marché, le ménage, les repas et les sorties au grand air.
Toute cette vie qui passe comme on regarde à la fenêtre d'une maison, caché derrière le rideau, attendant un événement qui stimulera la journée, l'agrémentera.
Tout ça pour le chat que Marguerite a assassiné, lâchement un jour où Emile est resté cloué au lit par la maladie.
Il se vengera en plumant le croupion du perroquet qui lui aussi mourra et finira empaillé, immobile au milieu des mariés.
Il y a les descriptions des quartiers de Paris, la vie des petites gens, le plâtrier tout blanchit qui vient boire son cabernet, Nelly la patronne du bar, ancienne putain, qui vit des histoires de fesses derrière la cuisine, sans haine, sans arrière pensée, gratuitement, elle prend du bon temps.
Il y a Paris détruit qui se modernise, les guinguettes, les autobus et le parc Monsouris.
Un roman qui n'a pas l'air attirant mais qui est remplit d'une athmosphère incroyablement mélancolique, encore un grand livre de Simenon qui ne cesse de me surprendre et de me ravir

dimanche 2 décembre 2012

NUTS DE GUERRE de Maurice GENEVOIX

 
 
 
 
Ce livre fait partie d'un ouvrage qui regroupe plusieurs livres sur la première guerre mondiale.
Dans celui-ci, Genevoix n'use pas d'artifices pour relater ces jours et ces nuits ou les hommes bringuebalés au grè des ordres se retrouvent sur une ligne de front, dans la boue, le froid, les bombardments. On rentre la tête dans les épaules, on riposte, on a peur, on a faim, on est un héros parmi le nombre, on meurt, on rit à la bonne blague.
Il y a les journées de répit à l'arrière dans les villages, la paille fraîche, le vin vivifiant, et toujours en arrière fond le tonnerre de la guerre.
Pas de grandes phrases, pas de recherche artistique dans ce livre qui se veut selon moi un journal, brut de décoffrage, pas de parti pris, pas de connivence, l'histoire d'un groupe d'hommes au coeur de l'enfer.
A lire absolument.

mercredi 21 novembre 2012

Georges SIMENON " La mort de Belle "

medium
 
La minutieuse littérature de Simenon Dès les premières pages on est happé par le rythme de Simenon.
L'épaisseur des personnages est inversement proportionnelle à celle des ouvrages de Simenon.
Un livre court et dense, où comme toujours c'est l'ambiance qui prime, la description de la psychologie de ces individus observés comme des insectes.
On prend plaisir à se laisser guider par le maître dans cette histoire de professeur tranquille, un peu bonhomme,qui s'occupe comme il peut sur son tour à bois.
L'espace d'un instant, sur le seuil de son atelier il aurait pu laisser filer son destin, tranquille.
Avouez que trouver une jeune fille morte dans sa maison a de quoi interpeler, surtout quand on ne l'héberge que depuis un mois.
Les soupçons sont pesants, les interrogatoires suspicieux, les regards derrière les rideaux des fenêtres voilent les états d'âmes.
Une ambiance entretenue d'un bout à l'autre du livre, malgré le peu d'intérêt que peut représenter la vie d'un modeste professeur qui est soupçonné, même pas accuser, de meurtre.
Jusqu'au moment ou les chaînes de l'éducation, de la civilisation se brisent, il faut être fort devant le barrage qui cède, parfois on fait preuve de faiblesse.
C'est loin d'être le cas de ce roman court et persuasif, du bon, très bon Simenon.
A ma connaissance Simenon n'a jamais travaillé avec Hitchcock, c'est bien dommage, cela aurait été surnaturel.


samedi 17 novembre 2012

A vos tweets




Les statistiques du blog montrent que les pages les plus consultées concernent le Mélanome de la Choroïde.
La configuration de Google ne permet pas de laisser aisément des commentaires.
J'ai créé ce jour un compte twitter :

melanomedelachoroide

Il suffit de taper ce mot pour accéder au compte sur lequel vous pourrez laisser vos messages.
Au plaisir de vous lire et pourquoi pas créer la communauté du mélanome de la choroïde, il y a tellement à dire et si peut de forums consacrés à cette maladie.



dimanche 4 novembre 2012

Sport et Cancer

J'ai hésité à écrire un billet sur ce RAID, cependant les statistiques du blog montrent clairement que les internautes qui y échouent au grè des recherches via GOOGLE sont avides de connaître et de partager certains sentiments et réalités liés au cancer.

 Peut-on faire du sport après une chimiothérapie ? Oui, oui et encore oui.
Ma chimiothérapie s'est terminée en mai 2011 et j'ai recommencé le sport en juin 2011.
Je ne vous dit pas dans quel état, épuisé après 100 mètre de course, courbaturé et dégoûté.
Le corps avait pris des habitudes qui lui a fallu combattre.
Cela ne m'a pas désarmé pour autant, jai l'habitude du sport et de ses petits tracas.
Persévérant et continuant régulièrement mes séances, le rythme est revenu.
Je ne suis pas un bolide.
J'ai repris le vélo, alignant les bornes, la course à pied avec environ 25 kms par semaine.

Et puis ce raid s'est présenté à moi, j'ai dit bingo.
Ce fut sympathique et convivial, si vous êtes tentez par ce genre d'aventures n'hésitez pas, la seule marche du podium qui soit est la vôtre.

Tout cela m'a donné la force de continuer, de ne pas baisser les bras et de braver les éléments climatiques pour ne jamais me laisser séduire par le canapé plutôt que d'aller faire une sortie sportive.

A ceux qui liront ce modeste message et qui sont sous chimiothérapie, je veux simplement leur dire que c'est un moment à passer, je le connais, il faut patienter et tout redeviendra presque comme avant.

Pour ma part le mélanome m'a fait perdre totalement la vision de l'oeil et l'énucléation est envisagée à court terme, je ferai un billet là dessus.

Gardez espoir, rien n'est définitif.

J'ai fait miennes deux devises :
 " Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais "
et
" Je me prépare au pire et espère le meilleur "

Courage, je sais que ce billet sera lu et j'espère simplement que mon témoignage servira à son modeste niveau.


N'hésitez pas à laisser vos commentaires sur twitter :
#melanomedelachoroide

LE BLE EN HERBE de Colette

Colette est un grand auteur, elle sait manier les mots, décrire des paysages, des états d'âmes et fouiller subtilement les êtres qu'elle anime dans ses romans, mais .
Mais j'ai été déçu par ce livre.
Jen'ai jamais accroché au rythme, il faut reprendre son souffle pour conserver la cadence de la lecture, ça ne coule pas de source.
Les puristes apprécieront cette prose au millimètre, cette éternelle histoire d'amours adolescents mâtinés de coquineries bien sages.
Mis à part le grand talent de Colette , je n'ai pas cru à cete histoire de jeunes gens qui se prennent pour des grands, même si le roman fait la part belle à ce moment où tout bascule dans la vie des êtres, en l'occurence ici la découverte de l'amour.
Petit plus, comment ne pas voir planer le fantôme de Colette derrière le visage de l'initiatrice ?

mercredi 31 octobre 2012

La terre qui meure de René Bazin

Détails sur le produit
 
J'ai lu ce livre au format kindle qui est une solution agréable pour pouvoir lire des livres gratuitement et qui sont maintenant introuvables, c'est le cas de celui-ci.
 
Plusieurs choses m'ont amené à lire René Bazin qui il y a quelques semaines jene connaissais pas.
D'abord ma curiosité tournée vers les auteurs de la fin du 19 ème et du début du 20 ème.
Période très riche sur un plan littéraire durant laquelle, selon moi, tout a été dit et que les ouvrages postérieurs ne sont souvent que des redites modernisées. Il faudrait ouvrir un débat que le format du blog permet mal.
 
Seconde raison, c'est mon écoute attentive et zélée de Radio Courtoisie qui n'est pas recevable par les ondes dans nos contrées reculées, mais qui l'ai devenue par le biais de l'internet et de ses magnifiques joujoux que sont les smartphones.
C'est au cours d'une émission que fut évoqué cet écrivain, il ne m'en fallait pas plus pour me procurer l'un de ses livres les plus célèbres, j'ignore si c'est le plus représentatif.
 
La terre qui meure relate l'histoire d'une métairie vendéenne à une époque que je situe au début du siècle dernier, La Fromentière est la métairie du château qui la jouxte, comme souvent c'était le cas à l'époque.
Les deux familles se cotoyent depuis des décennies et s'apprécient en se respectant.
Le père gère sa ferme avec rudesse et projète de la faire prospérer après sa mort en réalisant des unions maritales arrangeantes et arrangées pour fortifier et agrandir le domaine.
 
Le livre démarre sur les chapeaux de roues par le renvoi d'un valet de ferme qui a eu l'outrecuidance de s'amouracher de la fille du père.
L'amour chevillé au corps, le valet n'a pas dit son dernier mot.
Il y a le fils aîné qui attend la succession malgré son handicap. La soeur qui atend l'amour, et ce frère qui va rentrer d'Algérie avec des idées d'outremer plein la tête.
 
Les plans du père ne vont pas se réalier comme espéré, La terre qui meure c'est le livre de cet exode rural, de ses enfants que leslumières de la ville attirent, les emplois moins laborieux et mieux rémunérés, un destin qui n'est pas gravé dans les sillons de la charrue.
 
La terre qui meure c'est le livre de cet univers paysan, parfois mesquin, où rien n'est plus important que le bout de terre grapillé après moults efforts, la fierté du travail de la terre, son amour à perpétuité. Ce boulet de la tradition attaché par la châine des habitudes et des moeurs qui ne passeront pas à la prochaine génération qui voit autrement.
 
Ce livre c'est celui de la rupture, pas fulgurante, pas révolutionnaire, une rupture en douceur, les prémices de ce grand chambardement qui n'arrivera que plus tard.
 
René Bazin est comptemporain de Maupassant et Zola, onpoourrait dire qu'il y a un peu de ces deux là dans ce livre, une analyse d'une époque au travers de ses gens mâtinée de poésie et de belles phrases, une belle découverte.
 
 


mercredi 24 octobre 2012

Christian Signol " Les chênes d'or "

 
 
 
 
 
Cet auteur n'est plus à présenter et je crois que c'est l'un des plus lu dans son genre.
Il allie avec brio la psychologie de ces personnages, mêlées d'histoires de famille qui laissent couver sous la cendre des secrets de famille non moins terribles.
Beaucoup de talent pour Signol dans son genre, une littérature populaire, bien faite, intelligente et souvent émouvante.
Dans les chênes d'or il évoque la vie de Miléna depuis son enfance jusqu'à sa viellesse, une vie passée au milieu des chênes au coeur de la truffière. Il y a l'école d'antan, les amours, les enfants, le travail, la guerre, la maladie. D'une certaine manière onpourrait dire que ce livre n'est pas très réjouissant mais il parle vrai et Miléna incarne l'obstination, la droiture, quelqu'un de simple rempli de bon sens et de sagesse, celle que nous apprend la vie.
Un très agréable moment de lecture qui fait du bien, loin des grandes théories, des grands projets, des phrases ampoulées qui ne mènent nulle part, Signol écrit juste et c'est déjà bien.


mercredi 10 octobre 2012

Bel ami de Guy de Maupassant





Bien que je sois particulièrement attiré par la lecture des oeuvres de cette époque,  et que j''envisage fortement de lire l'intégrale de GDM.
Il se trouve qu'en comparaison de " Une vie ", " Bel ami " est loin du compte, l'histoire de cette arriviste parisien ayant rejeté ses racines de cul-terreux m'a laissé de marbre.
La lecture a été pénible et il m'a fallu me faire violence pour terminer l'ouvrage dans lequel on apprend que l'ambition à tous prix, l'égocentrisme, la vanité et la perfidie sont des aspects de l'être humain qui n'ont aucune limite dans le temps et l'espace, dispensable.

samedi 22 septembre 2012

La colère de Maigret



La Colère de Maigret

C'est le mois de juin, la PJ est en sommeil, ces fidèles serviteurs affûtent les gaules pour partir en vacances.
Notre commissaire bien aimé est lui toujours sur le pied de guerre, surtout quand on retrouve en pleine rue, trois jours après son assassinat, un tenancier de cabaret à Pigalle étranglé.
Méthode peu orthodoxe pour les gros bras du milieu, ok pour flinguer, pour larder, mais étranglé n'est pas dans les moeurs de ces messieurs.
Et puis l'Emile ne correspond pas au cliché du patron de boîte.
Il vit en famille, gère en bon père de famille ses trois cabarets, il n'a pas de maîtresse, pas de vices.
Les autres patrons l'appellent " l'épicier " c'est dire.
Maigret a beau chercher, il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire.
Difficile de tromper plus longtemps le locataire du 36, il va remonter le fil jusqu'au principal suspect, ténor du barreau mais surtout maître chanteur acculé qui finira par là où il a fauté.
Un " Maigret " court qui fait la part belle au Pigalle de ces années là, l'ambiance y est, le savoir faire de Simenon en jette plein les yeux, il manque juste cette ambiance que je recherche dans les Maigret, comme celle du " Client du samedi " par exemple.
Un bon polar quand même, pas de doute à avoir.

jeudi 20 septembre 2012

Oh... de Philippe DJIAN

"Oh..."
 
 
 
Djian c'est l'origine, l'homme par qui tout est arrivé, énorme commotion lors de la lecture de " Zone Erogène " il y a bientôt 20 ans.
 
Puis tout c'est enchaîné avec plus ou moins de plaisir, je garde un souvenir évasif de de " Sotos ", " Criminels ", " Vers chez les blancs ".
En revanche les trois derniers m'ont plutôt plus et constituent une base sérieuse pour qui veut se plonger dans l'univers de DJIAN.
 
Je passe sur " Doggy bag " qui ne m'a pas intéressé.
 
" Oh... "
rassemble tout ce qui fait un livre de DJIAN.
Cela fait des décennies qu'il nous propose sa vision tortueuse des relations hommes-femmes, de la sexualité, de la drogue, de l'alcool et de sa vision de la littérature.
" Oh ... " n'y échappe pas, parfois dérangeant, je pense au viol de Michèle et de sa sexualité morbide.
Après avoir mis en scène l'inceste dans son précédent livre, " Oh ... " tourne autour d'une histoire de viol. S'y agglutine le divorce, la présence d'un fils immature et d'hommes capricieux, tout cela mâtiné de société bourgeoise parisienne , banlieusarde chic et choc.
 
C'est loin d'être le meilleur de DJIAN qui n'en fini pas d'entremêler les fils de nos existences, pour resserer les névroses en lieu et place de trancher dans le vif.
DJIAN titille le mal, il est de ces improbables invités que l'on appelle, à juste titre, des troubles fêtes.
Les personnages de Djian depuis longtemps sont toujours un peu timbrés, le cul entre deux chaises, entre deux époques, celle des années 70, qui n'aurait pas compris que la fête est finie, que sa jeunesse est derière elle et qu'elle est révolue.
Que le passé ne passera plus.
Djian tire le bilan en plaçant ses personnages désemparés dans otre époque chaotique. Secouez le tout et vous avez un bon livre, très ancré dans son époque mais qui me parait faible dans le traitement des problèmes et l'abscence de  solutions.
On dirait que Djian nous écrit un livre pour nous dire ce que nous ne devrions pas faire sans donner les solutions pour y arriver.
Il expose l'échec d'une génération gâtée qui a fini par pourrir.
 
Une bonne cuvée , mais pas le meilleur millésime.
Cependant comme d'habitude j'en reprendrai.

lundi 10 septembre 2012

Nord contre Sud de Jules Verne

Nord contre Sud
 
 
 
L'indémodable Jules Verne ou le combat contre l'esclavage.
C'est en Floride que Verne a décider de planter le décor de cette épopée qui montre l'affrontement de deux camps aux idées plus qu'opposées.
Le Nord anti-esclavagiste s'oppose au Sud abolitionniste.
Pour corser son histoire, Verne place un abolitioniste au coeur de la Floride aux alentours de Jacksonville.
Là un opportuniste, un peu mercenaire, très ambitieux et prêt à mettre la ville sens dessus dessous pour pouvoir accéder au pouvoir, Il  agite les foules et les guide vers l'affrontement, recette bien connue.
Le roman est un peu manichéen, avec le gentil abolitionniste qui possède quand même une lgion d'esclave et le méchant esclavagiste qui veut que rien ne change.
Cela sur fond de procès qui cherchent à incriminer les uns et les autres à la faveur des juges en place.
Texar, l'esclavagiste profite de sonimpuité pour mettre à sac la plantation de Burbank farouche applicateur des idées nordistes.
Sentant le danger, Burbank exhile unepartie de sa famille qui est capturée par Texar et envoyée aux Everglades.
Les affaires de Jacksonville vont s'arranger avec l'arrivée de l'armée fédérale.
Burbank a lui d'autres chats à fouetter. Retrouver sa fille aux mains des ravisseurs.
C'est là que le roman devient Vernien, sont décrits les rivages du Saint John, les marées du fleuve, la mangrove, la cyprière et les méandres du fleuve.
Tout finira bien dans le meilleur des mondes.
Un peu déçu par ce roman qui ne trouve pas son rythme, manque de précision historique et péche par un manque de développement psychologique des protagonistes.
Il m'a plu de suivre les pérégrinations des héros via Google Earth, je pense que Verne aurait apprécié ce moyen de suivre les aventures de ces personnages.
Connecté sur la floride, je suivais l'itinéraire tortueux au travers du fleuve, c'était amusant et enrichissant.
Pour terminer, une cause défendue noblement par Verne mais qui manque de rythme.


mercredi 29 août 2012

Les lisières de Olivie Adam

Les Lisières
 
 
 
Paul, est un mâle blanc, pleurnichard et quarantenaire.
Mis à la porte par sa femme Sarah, Paul enrage et se replie sur lui même, il erre entre son appartement et les côtes des finistères, la périphérie de la terre, sa fin qui s'ouvre sur l'Océan.
Maladivement amoureux, pertubé par l'éloignement de ses enfants, Paul ne trouve pas les solutions.
Entre virées en canoé sur l'océan, balades sur les sentiers de douaniers entourés de dunes plantées de oyats, Paul rumine.
 
C'est dans la ville de son enfantce V., dans l'Essonne qu'il va être appelé car sa mère va mal.
Les alentours de Draveil sont souvent les lieux de prédilections où se passent les romans de Olivier Adam, il va ici nous dépeindre la banleieue de son enfance, la périphérie urbaine qui constitue la lisière des classes sociales, de ces mondes qui ne se pénétrent jamais.
L'adolescence, les amis, la cité, les parents, la fuite à Paris et l'abandon des amis restés sur place constituent une grosse partie du livre.
Les relations père- fils, les relations mari- femme et père- enfants jalonnent tout le roman, comme un inventaire des années passées.
Les faux- semblants et l'abscence de ce frère, ce secret de famille, ce non-dit qui ne demande qu'à éclater, pour libérer les êtres de leurs chaînes, qui sont bien trop lourdes à porter pour Paul.
 
Adam se situe au centre d'un triangle constitué selon moi de Djian au sommet et de Beigbeder et Houellebecq aux autres points.
Adam écrit bien et c'est un plaisir que d'enchaîner les pages, on est pris dans cette description de la galère des uns, des ennuis des autres et de ces destins que nous connaissons tous.
Adam est inégalable dans sa transcription de la banlieue sud, que j'ai bien connue.
Je dirais qu'il s'agit de zones de non-vie,  à l'instar des zones de non-droits des banlieues nord.
Lecteusr mélancoliques, attention, ce livre peut vous faire basculer, pas d'euphorie, vous n'êtes pas en train de lire le scénario du prochain Dany Boon.
C'est glauque, humide et froid, de quoi donner le spleen à toute une bande de larons en foire.
Le livre pêche sur certains points,notamment la prise de position politique permanente de Paul en faveur d'une gauche de bobos, l'équilibre est rendu par son frère vétérinaire qui incarne l'électeur UMP
de base, entendez riche et éloigné des difficultés des vrais gens d'en bas, étage réservé de droit à la gauche, ce qui me semble être une très mauvaise analyse de la situation, passons.
Il y a l'ombre de la Blonde, fille du Borgne qui plane sur le livre, Adam nous propose une société de bisounours, mixophile et mondialiste.
Mis à part ce qui est pour moi une erreur de traiter le problème de la société sous le prisme de la politique politicienne, Adam a écrit un bon livre égal aux précédents, aussi  troublant et performant.
Il a son style bien à lui, il ne dénote pas dans l'ambiance générale de tous ces auteurs à succès, il oscille entre le désabus,le désespoir et l'éventuelle étincelle qui pourrait rallumer le feu sacré de l'homme moderne assoupi entre deux bières et une coupure pub de TF1.
J'ai entendu que Adam était présenti pour le Goncourt, je trouve cela un peu osé, j'estime qu'il lui faudra plus d'audace, s'éloigner de son centre pour aller écrire aux périphéries de cette littérature un peu convenue, tremper sa plume dans les océans du bord du monde, juste au point d'équilibre avant la chute.

vendredi 24 août 2012

Prélude à l'aventure de Henri Vincenot

Prélude à l'aventure
 
 
Henri Vincenot nous a quitté en 1985, il aurait 100 ans cette année.
La ville de Dijon consacre d'ailleurs en ce moment plusieurs expositions à Vincenot.
Sa fille Claudine a repris le flambeau de l'aventure Vincenot et assure régulièrement des éditions de l'oeuvre de son père.
Prélude à l'aventure est un des premiers écrits de Vincenot.
Nosu avons tous à l'esprit l'image de ce viel homme moustachu, à l'acdent bourguignon bien prononcé, porteur de gilet de laine aux motifs chatoyants.
Dans ce récit, Vincenot a 29ans et va avec se petite famille vivre isolément dans une bicoque en montagne bourguignone.
La vie est spartiate chez les Vincenot, Henri coupe du bois tout l'hiver, la mère assure l'intendance du foyer et les enfants se développent au sein de ce foyer rustique, d'unautre temps.
 
Vincenot a déjà ce tempérament bien trempé, le sang vif, les idées claires et bien arrêtées sur la vie, la nature et les hommes.
Exilés aux confins des montagnes bourguignones, Vincenot s'est lancé un défi, relevé des ronciers et de la ruine, une ferme cistercienne enfouie dans une combe.
 
Il en fait son grand rêve, et pense réaliser au travers de cette oeuvre  son destin d'Homme.
Paganiste quand il observe la nature et ses lois séculaires de vie et de survie, chrétien critique quand il s'agit d'inculquer la prière à ses enfants et de décorer de saints les murs de la maison, Henri Vincenot possède déjà tout le charme qui fera sa faconde et le pittoresque de ses futurs livres.
Ainsi  "prélude à l'aventure " lève le voile sur l'intimité des Vincenot.
Les rudes hivers dans la bicoque, les rapports de l'homme avec cette nature juste, qui paraît à certains hostile, l'amour d'un homme pour sa femme et ses enfants, le souci d'un père sur l'héritage spirituel qu'il laissera à sa progéniture, tout cela dans un style pas encore maîtrisé mais qui évoque avec brio les thèmes fétiches de l'auteur.
L'amour du travail dans la nature, le goût du sacré dans tous les revers que peut faire endurer la nature,  tout cela relié au sacré.
Plaisant à lire, l'ouvrage est ponctué de croquis représentants l'environnement de l'auteur.
Ce livre ravira comme moi les inconditionnels, pourra décevoir ceux qui ne connaissent pas encore l'auteur et qui pourrait se faire une fausse idée de ce qu'est le style Vincenot.
Claudine a-t-elle encore de ces inédits dans ses tiroirs, difficile de ne pas le penser, tant Vincenot semblait prolixe, est ce souhaitable que ses oeuvres soient publiées de manière posthume ?
En tout cas cela m'a fait plaisir de découvrir une nouvelle facette de l'auteur et de me conforter dans le choix que j'a fait depuis longtemps de le considérer comme un de mes auteurs favoris.

lundi 20 août 2012

Les voisins de l'horizon de Didier Cornaille.

Les Voisins de l'horizon




Ce n'est pas un grand secret de savoir que je suis un inconditionnel des romans de terroir, régionalistes, du cru.
Dans ce genre littéraire il y a foison d'auteurs et certains sont plus emblématiques que d'autres, j'y viendrai plus tard.
Que nous propose ici Didier Cornaille, auteur que j'ai découvert par pur hasard au grè de mes pérégrinations ouébiennes.
Avec un nom d'auteur aussi rugueux que la rocaille et aussi dur que la corne, l'entrée en matière patronymique m'avait séduite.

C'est l'histoire d'un bûcheron morvandiau, rustre, fruste, vieil ours mal léché qui n'a jamais mis son nez plus loin que le bout du chemin de son champ ou paissent ses vaches.
Trop content de débiter des stères de bois en veux-tu en voilà.

Soudain des signes apparaissent ! Mal-faisants, mystérieux, singuliers et pour le moins curieux.
Deux traits bien nets et parallèles, rouge et blanc.
Ils apparaissent aux quatres coins du périmétre vital de Lazare.
Il s'agit des fameux symboles des GR, en l'occurrence celui qui relie Saint Jacques de Compostelle.
Des étrangers munis de leurs bardas traversent le pays et si au début Lazare émet des réserves, le bougre se trouve bien vite intéressé et attiré par ses drôles de citadins qui marchent.
De fils en aiguilles, Lazare va vendre ses vaches, mettre la clef sous la porte et partir avec Delphine sa mule et son chien " Le chien " à quoi peut servir un nom pour un chien !

Autant le dire les premières pages sont poussives et comblées de poncifs sur la rusticité campagnarde, mais petit à petit l'auteur se libère et s'engage sans retenue dans son roman.
L'histoire d'un violoneux du Morvan qui raconte ses " balivernes " qui s'est mis martel en tête de rejoindre St Jacques à pied.
Au grès des haltes, des rencontres, des échanges, le destin de Lazare va être tourneboulé par sa rencontre avec Paul, mystique égaré de la ville qui rêve aux destins des bâtisseurs de cathédrales.

Didier Cornaille à réussi l'amalgame des oeuvres de Vincenot " Les étoiles de compostelle ", de Bernard Clavel " L'Hercule sur la place ", Claude Michelet " Des grives au loup " et  Christian Signol pour ne citer que les plus connus.
Le rapprochement avec Stevenson et son voyage au travers des Cévennes avec un âne et omniprésent au travers le la bonhommie de Delphine
Il manque un maître à Didier Cornaille c'est Maurice Genevoix l'irremplaçable.

Au final j'ai beaucoup apprécié ce livre qui retrace le long cheminement d'un homme qui se lève pour marcher, rencontrer les autres et se révéler à lui même et comprendre le sens de sa vie.
Très apprèciable lecture, je recommande vivement.

samedi 18 août 2012

Notre mère la guerre de Maël et Kris





Notre mère la guerre, tome 1 : Première complainte


La der des der en bédé

Très bel ouvrage qui traite d'une enquête menée par le Lieutenant de gendarmerie Vialatte.
Des femmes sont retrouvées assassinées au coeur des tranchées, le contexte de la guerre de 14 sert de matrice à cette histoire poignante, retranscrite par des dessins empreints de poésie, de dialogues qui réhaussent la bédé au rang de  véritable 7 ème art.

Notre mère la guerre, tome 1 : Première complainte

Le dessin est vraiment singulier et retranscrit les tensions, les âffres des conditions de vie dans les tranchées.
Les dialogues ont été soignés et enrichissent l'histoire en la rendant littéraire.

Notre mère la guerre, tome 1 : Première complainte


Ce premier tome est une  belle réussite.

mercredi 15 août 2012

La chasse de décembre de Paul Vialar

La chasse de décembre




Après " L'homme de chasse ", il s'agit du second livre que je lis de Paul Vialar.
" La chasse de décembre " est très différent et dans son style et dans sa narration.
Jean Dagencourt est un jeune homme, fils de petits commerçants Parisiens qui suit son bonhomme de chemin, comme un bâteau suit son erre.
Il travaille à l'école, passe ses examens, puis son père le destine à la reprise du magasin, comme les ascendants l'on fait avant lui.
eulement Jean n'aime pas cette vie de commerçants, il assume sérieusement le rôle qu'on lui a dévolue, sans passion, comme ses amourettes qui passent et qu'ils oublient.

Le père de Jean décède et c'est par ce décès que Jean va naître.
Inéluctablement le commerce va péricliter, et la mère de Jean va elle aussi mourir.
Libéré, et doté d'un petit héritage, Jean va se mettre en quête d'une affaire.
Ses pas le méneront au " Sablier " près d'Etampes.
Il va acquérir une briquetterie dotée d'une longère et de 100 hectares de bois.
Il va faire prospérer ce domaine et rencontrer Betty.
Elle incarne la passion, la liberté et la franchise.
Jean et Betty vont développer le domaine et vivre des années heureuses.
Un jour Betty quitte sans mot Jean, elle est atteinte de cécité et ne veut pas vivre, elle la femme libre, aux dépens d'un autre.
Jean va remonter la pente et au gré des chasses qu'il organise, va rencontrer Armande.
Sérieuse, Sensée, appliquée et fidèle elle apporte avec elle Valentine sa fille issu d'un autre lit.
Valentine la peste qui grandira bon an mal an, qui s'affranchira du respect et qui d'une certainemanière détruira par ses actes égoistes l'harmonie et le bonheur.

Paul Vialar à construit un livre en deux parties qui se font miroir, la passion et la fatalité en première partie, et la raison et l' insouciance stupide dans la seconde.

Un livre qui a peu de chance d'être lu de nos jours, Vailar est tombé dans l'oubli, pourtant il mérite son succès qui je crois fut assez conséquent à l'époque.
Un roman classique qui n'ébranle pas la littérature sur ses bases mais qui évoque avec subtilité les destin d'un homme aux travers de ses passions.

samedi 11 août 2012

L'entrave de Colette

L'Entrave





Second livre de Colette, autant le dire celui-ci est moins abordable dans sa lecture que " Chéri ".
Les amours contrariés d'une artiste qui a raccroché les gants du music-hall et qui passe son temps entre Paris, la Riviera et la Suisse. Une bourgeoise-bohême, avant l'heure, qui flâne au gré de ses rencontres .
Dépitée par sa dernière séparation, Renée va recontrer Jean et tenter de vivre un autre amour, peu- être le seul qu'elle ait jamais vécu au fond.
Renée va devoir apprendre à mettre de l'eau dans son vin, a accepter le licol que Jean par ses habitudes veut lui passer au cou, non sans encombre.
Colette écrit admirablement bien, trop bien.
Par le grand talent de Colette, l'Entrave devient un roman complexe et difficile, je n'ai pas bien saisi ce que représentait Masseau, un mirage vivant, une conscience supérieure et farfelue !
L'Entrave est donc le roman d'une femme amoureuse, d'une certaine manière un roman féminin mais surtout pas féministe.
C'est le deuxième roman de Colette que je lis et il semblerait que la dame soit abonnée aux relations amoureuses difficiles.
Nous verrons la suite de ses romans ...



dimanche 5 août 2012

Chéri de Colette



Je ne me souviens plus ce qui m'a amené à m'intéresser à Colette, s'agit-il d'une chronique dans un journal ?
C'est aussi un nom de rue très répandu dans l'Yonne, l'auteur étant native de Saint Sauveur en Puisaye où se trouve un musée Colette.
Toujours est-il que c'est encore une fois et par conséquent gratuitement que j'ai découvert cet auteur ( désolé mais la réforme de l'orthographe ne passe pas chez moi ), ce titre étant disponible sur Amazon en version numérique et gratuit http://www.amazon.fr/Ch%C3%A9ri-ebook/dp/B005R8FHJE/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1344155137&sr=1-2.

Rien que le nom de l'auteur ne m'enjouait guère, de plus même si maintenant je sais qu'elle est un grand écrivain, on ne peut pas dire que Colette ait actuellement les feux dela rampe pour elle.
Est-elle un peu tombée en désuétude ? Ce serait dommage, mais le temps passe aussi sur livres.

" Chéri " c'est une histoire d'amour entre une femme consciente de son vieillissement, elle a cinquante ans, et un jeune amant d'une vingtaine d'années.
Léa commence a entendre les murs de la maison qui se fendillent, les rides comme des lézardes, les traces que le temps inscrit sur les visages, les tissus qui se détendent et qui augurent l'entrée dans un monde où certains ont évoqué le naufrage de la personne humaine.
Chéri c'est une grande histoire d'amour, c'est de la passion qu'éprouve  Léa envers son jeune amant frétillant comme un gardon et stupide comme un étourneau.
J'ai lu des critiques qui évoquent le destin d'une Cougar du siècle dernier. Quelle stupidité, Léa ne fait pas partie de cette catégorie de personnes.
Elle est digne, subtile et touchante, ce que ne sont pas les Cougars.
De surcroît il s'agit d'une histoire d'amour, de son amour, du seul de sa vie. Elle est née beaucoup trop tôt pour Chéri qui partira vers son destin d'homme jeune.

Une écriture subtile, en délicatesse, un contexte social qui n'existe plus bien sûr, la bourgeoisie parisienne qui n'a d'autres préoccupations que de s'occuper de soi, de prendre les eaux ou d'aller sur la Riviera se ressourcer, tout cela emprunt de courtoisie et de manières. Ce que n'est plus la Riviera, mais cela est un autre sujet.

Ravi par cette auteur icaunaise, et je ne comprends pas au regard de son talent ce silence actuel.

mercredi 1 août 2012

L'homme qui s'évada de Albert Londres




Marche vers le Brésil ou crève ne Guyane via Londres.
Après avoir lu PAPILLON, GRAND SUD, LE BAGNE, je pense avoir fait le tour de la question avec cet ouvrage.
Tous les récits de cette époque se rejoignent un peu et les mêmes événements sont relatés avec plus ou moins d'exactitude, de réalisme et de fiction.
L'emblèmatique PAPILLON qui a été adapté au cinéma avec une pleïade de comédiens talentueux fait référence et semble prêter à caution.
Avec cet ouvrage on retrouve les grandes lignes de ce qui fait le bagne, la servitude, les brimades, les lâchetés, l'espoir, l'injustice et le rachat.
Mais toujours dans ces récits qui sont faits par des hommes exceptionnels, hors norme, il y a l'inconditionnelle soif de liberté, l'indomptable necessité de s'affranchir, d'être un homme libre.
Il y a les grandes figures, et Dieudonné en fait partie. Il déclare être innocent de ce qu'on l'accuse, c'est d'ailleurs toujours le cas, les prisons sont pleines d'innocents à croire que la justice est inique et aveugle, soit.
Ne nous trompons pas, ces " héros " ne représentent qu'une infime partie de ceux qui sont déportés, beaucoup passent et trépassent.
Quand même il y a ce point là-bas, le Brésil qui est la terre de la liberté et du salut et qui alimente tous les rêves, mêmes les plus fous.
Pour y arriver il faut de l'audace et ce petit coup de chance qui fait éviter les escrocs, les bancs de sable, les vases et les chasseurs d'hommes.
Dieudonné a eu une vie incroyable, bagnard innocent il se retrouvera escorté par des policiers pour rencontrer le ministre de la justice brésilienne.
Un récit court, qui est servi par Londres au style clair et précis, jamais de surcharge, journalistes de tous bords prenez en de la graine.

dimanche 29 juillet 2012

Le péril bleu de Maurice Renard.



Oh ! la belle découverte.
A une autre époque j'aurais sans doute découvert ce livre au fond d'une malle, dans un grenier, recouvert de poussière et n'aurais sans doute pas porter mon attention dessus.
Cela aurait été plus qu'une erreur.
Je dois dire que j'ai lu la version élecronique qui est gratuite chez amazon via Kindle et aussi sur Gutenberg Project.
Amateurs de Verne, K Dick, de Rencontre du troisième type, de la quatrième dimension, et amoureux du beau style et de la belle langue, foncez.
Le péril bleu, c'est le charme des années d'avant guerre, 1912, c'est le temps des découvertes astronomiques, de l'Observatoire à Paris.
Dans le Bugey des gens et des choses se mettent à disparaître, sans raison et sans laisser de trace.
On parle de Sarvants, fantômes locaux qui enlèvent les gens, chacun se calfreute, craint ces spectres maléfiques.
On accuse les uns, puis les autres, il y a les sceptiques.
C'est sans conter sur M. Le Tellier , astronome renommé, qui va découvrir dans sa lunette et dans un coin du ciel une tache, s'agit-il d'un vaisseau ?
Que deviennent ces gens et ces choses, sont-ils embarqués de force dans ce vaisseau et par qui ?
Puis des corps disséqués commencent de tomber du ciel, exangues, les objets s'abattent sur terre comme une pluie de météorites.
Jusqu'au jour ou un vaisseau s'échoue sur terre, en plein Paris et la découverte des " extras-terrestres  "anime la ville.
S'agit-il d'hommes, de " Martiens ".
Très habilement, Renard, tisse un scénario digne des meilleures productions actuelles.
L'invisibilité est ici traitée pour agrémenter le récit de questions philosophiques, n'existe-t-il pas des formes de vies qui passent au travers de nous, des dimensions parallèles.
Renard développe la thèse de notre condition d'inférieurs.
Et si les Sarvants agissaient avec nous comme nous agissons envers les mers et les océans ? Et s'ils organisaient une pêche scientifique ?
Sommes-nous prêts a recevoir les êtres d'un autre monde, le sont-ils eux-mêmes ?
Sans en dévoiler davantage, j'ai trouvé la clef du mystère très réussie et l'idée de réseau à l'instar de notre organisme m'a beaucoup plus.
Ce livre a presque 100 ans mais n'a pas pris une ride.
J'ai adoré le style qui est assez différent de " Les mains d'Orlac " Le livre est plus rythmé et paradoxalement fait moins daté.
Une très belle découverte. Ravi et conquis.

jeudi 21 juin 2012

La légende continue...





Voici une nouvelle aventure de l'homme chauve-souris, sur combien de tomes cela va-t-il s'étirer ?
Inépuisable les super-héros, c'est certain, on peut les mettre à toutes les sauces, il y aura toujours autant de fans prêts à suivre les aventures déjantées de Batman et consors.
Ici, la bédé est réservée aux adultes, c'est sombre, parfois torturé, bien mis en page et assurément destiné à être décliné en de nombreux tomes.



Un scénariste et un dessinateur qui tiennent la route, un dessin percutant, précis, incisif et efficace.
Un scénario de format classique pour le genre mais qui colle parfaitement au dessin et au déroulement de l'aventure .
Un premier tome qui donne l'envie d'acquérir les autres, assurément les auteurs tiennent une formule qui va ravir les fans du sombre super-héros.


Je mets facilement 4.5 sur 5 au premier tome,  j'attends les suivants pour couronner d'étoiles le héros capé.

samedi 16 juin 2012

Kyle Esatwood concert au Sunset Paris 02/06/2012



Le 02/ 06/ 2012 au Sunset à Paris, votre serviteur a eu le privilège d'assister au second concert donné par le Kyle Eastwood Quintet en ces lieux.
Pour ceux qui l'ignorent, Kyle est le fils de qui vous savez.
Voilà c'est dit, on ne va pas lui mettre cette étiquette sur le dos à tout bout de champs, surtout qu'il ne mérite pas cela, je m'expliquerai plus tard.


Kyle appelons le ainsi,  a sorti dernièrement un album d'honnête facture.
Pour les réfractaires au jazz, voire les allergiques, sachez que Kyle propose un jazz accessible, dans la veine de ce qu'il convient d'appeler le Lounge, un jazz facile, serein, pas embêtant, pas fascinant, mais intéressant et surtout très agréable à écouter, en solo, avec des amis et surtout en concert.




Donc ce deux juin de l'an 2012, nous étions dans confinés dans une petite salle parisienne pour nous rendre compte de quoi était capable Kyle.
Les cinq musiciens installés, le set peut commencer.
Oh là là ! Le pianiste part sur les chapeaux de roue, puis le saxo, puis le trompette, le batteur et enfin kyle, chacun assurant sa partie d'impro avec franchement beaucoup de talent. Le pianiste est à la limite de la transe, le saxo est très pro, le trompettiste enjoué et inspiré, le batteur assure sa rythmique sans faille.
Et Kyle alors, eh bien bon musicien.
 Entendons-nous bien, Kyle n'est pas un génie de la basse, il ne va pas révolutionner l'instrument, mais c'est un honnête et à mon avis humble  musicien qui propose des compos sympas.
Il a choisit le jazz qui n'est pas une école facile, il aurait pu faire moult choses plus faciles, à mon avis il est animé d'une vrai passion pour le jazz, le contraire serait impossible.
Il faut savoir qu'il a composé certaines musiques des films de qui vous savez.
La force de son quintet c'est de l'avoir constitué de bêtes de musique, de grands pros, qui épaulent à merveille le bassiste. Sont-ce d'anciens  requins de studio ? En tout cas du bel ouvrage nous a été présenté ce soir là.
L'amitié entre les musiciens est palpable et on sent bien que ce quintet fonctionne aux sentiments.


Kyle mérite amplement son succès et n'a pas à rester dans l'ombre d'un père qui est une star internationale. Il est certain que le patronyme a dû aider, mais dans le jazz cela ne suffit pas à se faire apprécier et reconnaître auprès des pros et du public.
Kyle roule sa bosse dans les festivals Européen, gage d'un certain talent.



Après un set très  agréable et deux rappels, les musiciens sont allés en terrasse siroter une bière, Kyle très décontracté dédicaçait ses albums.
Votre serviteur l'a remercié pour son concert et lui a chaleureusement serré la main.
Si Kyle traîne ses guêtres dans votre secteur n'hésitez pas, vous m'en direz des nouvelles.
Le gars est sympathique, accessible et courtois, n'a pas la grosse tête, une agréable soirée.

jeudi 26 avril 2012

Maurice Genevoix, Trente mille jours

De tous les écrivains dont j'ai pu lire les ouvrages, Maurice Genvoix est celui qui m'a le plus pénétré par sa poésie, son rythme, son phrasé et surtout son élégance littéraire.
On plonge dans 30 000 jours comme dans un grand fleuve sauvage qui va nous porter vers un magnifique voyage littéraire.
Comme naviguant sur la Loire, si chère à Genevoix, on voit défiler la vie d'un homme d'une autre époque, d'un autre siècle.
Siècle de misère, d'horreurs, de catastrophes.
Siècle aussi de tous les possibles, des grandes joies qui fleurissent au coeur des petites surprises.
Genevoix parle de son enfance, de l'école qui joue encore son rôle d'instruction, il évoque ses études, ses découvertes artisitques, ses rencontres littéraires et picturales. Il évoque des grands noms de l'époque qui ont maintenant sombrés dans l'oubli.
Il raconte la guerre, l'horreur, les copains qui tombent au front, le regard de celui qui sent la mort souffler son souffle fétide sur sa face.
Il parle de ses livres, de son succès de son amour pour la nature et ses gens simples de la terre.
Je me disais en lisant que Genevoix fait parti d'une espèce d'hommes qui a maintenant disparu. Elégant, courtois, raffiné, cultivé, jamais dans l'abaissement, toujours dans l'élévation.
Sa langue est complexe sans être difficile car elle parle au lecteur, le charme, le captive.
Je ne suis pas attiré par les biographies, mais celle-ci dépasse le format du genre, pour offrir plus qu'une balade au pays de Genevoix. Je suis parti pendant quelques heures porté par le courant de la vie de Genevoix qui est le témoignage émouvant d'un grand homme ayant vécu au milieu de ses congénères avec simplicité et commissération.
Une espèce disparue malheureusement.

samedi 21 avril 2012

Au bagne Albert Londres

Intéressant, instructif, cet énième témoignage d'un journaliste.
Londres est resté un mois au bagne et semble-t-il a pu fureter un peu partout au coeur de cette institution.
Depuis le bateau, jusqu'aux geôles en passant par les maisons des administrateurs, des villes et de la jungle.
IL fait un récit très intéressant car il ne polémique pas sur la nécessité ou l'utilité du bagne, il ne le remet pas en cause.
Il plaide en revanche pour un allégement de certaines peines, pour l'abrogation du doublage.
Il dresse le portrait de bagnards célèbres, d'anonymes qu'il suit, il dresse quelques portraits de fortes têtes, de libérés et de miséreux.
Son témoignage qui me semble objectif vient corroborer le best seller de Henri Charrière, l'île aux lépreux, la chasse au papillon, les évasions qui 9 fois sur 10 échouent, la vie des notables, des fonctionnaires, l'isolement et les corrections.
Un témoignage de qualité qui me fait dire que de nos jours il est assez délicat de trouver des journalistes de la trempe de Londres.
Surtout son témoignage n'est pas politisé, assez neutre à part quelques prises de positions citées plus haut.
Je pense qu'il s'agit d'un incontournable pour qui s’intéresse au sujet.

samedi 14 avril 2012

Maigret et le clochard de Georges Simenon


Un clochard est repêché in-extrémis dan la Seine où semble t-il un ou des individus l'auraient jeté.
En est-on vraiment sûr ?
Les profils se dessinent, les faux-semblants sont mis à mal par la bonhommie de Maigret.
Toujours aussi placide, comprenant sans juger, il tisse sa trame.
Beaucoup de poésie dans le ton de ce Maigret, la pluie, les bords de Seine, les mariniers et les clochards constituent l'ambiance décalée d'un Paris au ralenti, celui de Doisneau ou de Ronis.
Et ce clochard mystérieux, ancien docteur aux colonies, marié à une riche héritière qui est-il ?
Pourquoi reste t-il muet ?
Maigret va apprendre avec humilité que tous les poissons ne restent pas dans la nasse, certains plus malins, plus retors parviennent à passer au travers des mailles du filet.
Maigret inflige une sérieuse leçon d'humanité. Les grincheux évoqueront la condition de la femme chez Simenon, la routine des soirées de Maigret, ses sandwichs et ses bières, sa blanquette et sa pipe. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle, cette ambiance, ce charme.
Ceux qui ne connaissent pas, franchissez le pas , vous ne le regretterez pas.



Une célèbre photo qui retranscrit merveilleusement l'ambiance de ce Maigret.

lundi 9 avril 2012

Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc

Voici donc le fameux gentleman cambrioleur, courtois, rusé, impétueux, garnement des faubourgs mâtiné de la meilleur éducation. Mauvais garçon au coeur de guimauve, farceur et facétieux. Il y a de quoi en faire ce qu'il est devenu, un personnage récurent de la littérature du genre. Car 115 ans après avoir été écrites, ces nouvelles ont gardé leur fraîcheur, leur intérêt et leur piment. Une belle réussite qui met en oeuvre le talent dévoyé de Lupin pour accomplir les forfaits les plus fous au nez et à la barbe des plus fins limiers.
Tel est pris qui croyait prendre apprendra aussi Lupin dans une de ces nouvelles, mais nous dit-il, ce sera la seule et unique fois.
Une belle découverte, qui met l'eau à la bouche.
Un style merveilleux qui me renforce dans ma détermination, dans quels draps est tombée la littérature policière contemporaine, qui se complait à avoir oublié l'essence même de ce quelle devrait être, le langage et la beauté de la langue.
Ici, point de soucis, la langue et au service de l'histoire pour le plus grand plaisir du lecteur. Indémodable.

dimanche 8 avril 2012

La guerre des boutons de Louis Pergaud

Vivons-nous une époque châtrée ???


Inutile de faire le résumé du livre, tout le monde connaît.
Il est agréable, il n'est cependant pas exceptionnel. L'adaptation de Yves Robert est très réussie, peut être est-elle meilleure que le livre.
Attention je ne dis pas que le bouquin est à jeter aux orties, loin s'en faut.
Cependant le style de Pergaud aurait pu être plus travaillé, plus rural dans sa façon d'aborder ce thème de l'enfance campagnarde, passons.
En revanche c'est un bouquin qui paradoxalement m'a fait réfléchir.
J'ai vu dans ces jeunes enfants, les graines de résistants de " l'armée des ombres ", courageux, pugnaces, obstinés, un sens du devoir irréfléchi, de la camaraderie.
J'ai également fait le parallèle avec notre époque.
Imaginez une bande de jeunes qui s'affrontent à coups de pierres, de gourdins, qui s'entravent et se font punir par flagellation par le groupe, puis dévêtir et qui se font conchier et compisser les vêtements.
Des enfants qui volent leurs parents, et qui en retour se prennent des corrections musclées de la part de ces mêmes parents.
Qu'en pensez-vous ? Cela vaudrait à coup sûr un procès médiatisé d'une bande de sauvageons, avec de la correctionnelle à la clef et des grands débats sur l'ordonnance de 45 et sur les raisons sociales d'une telle violence.
J'imagine que Pergaud s'est largement inspiré de sa vie et de celle de son époque, ce qui me pousse à titrer de façon provocante.
Aurions-nous perdu ce qui fait le sang d'une jeunesse au grand air ?
Sommes affadis, ramollis comme des guimauves ?
Voilà ce qu'a écrit Pergaud, un livre où les gamins se mettent des peignées appuyées, il a rajouté la poésie de ces gamins des campagnes d'antan, il leur a donné une dimension de diables agréables plutôt que de gueux bagarreurs, animés de cet esprit frondeur qui donne à ceux qui le portent l'aspect des héros... de notre enfance.

J'ai acheté la version électronique qui est agrémentée de deux nouvelles , une sur la Vouivre et une sur la chasse aux oiseaux par Lebrac, Gambette et Camus, histoire de prolonger la guerre des boutons un peu plus.

jeudi 29 mars 2012

Maigret et le client du samedi de Georges Simenon




Comment prendre au sérieux un homme qui veut vous rencontrer et qui à chaque fois se débine, qui finalement, prenant son courage à deux mains s'invite chez vous et vous annonce la mine déconfite qu'il veut tuer sa femme et l'amant d'icelle ?

Maigret,plein de bonhommie et de placidité, prend le temps. Le temps d'écouter, de comprendre et de mener une enquête sur ce client du samedi.
Gérant d'une PE de peinture Rue Tholozè. Affûblé d' un bec de lièvre, l'homme est couard, timide et pour couronner le tout, éperdument amoureux de sa femme, qui elle le trompe.
Diminué, affaibli et rendu servile par cet amour sans issue, le peintre n'a qu'une idée en tête, abréger les souffrances.
Mais il y a Isabelle, leur enfant, enfin il y a toujours un pretexte pour ne pas faire les choses. Et l'homme se réfugie dans l'alcool, il écume les bars de Montmartre, ce qui nous vaut une belle excursion dans le Paris d'antan, de celui de Mac Orlan.
Jusqu'au jour où le peintre disparait, suicide, fuite en avant, assassinat ?
Maigret va, sans bruit, sans fureur, dénouer habilement l'écheveau de ce qui n'est qu'un banal fait divers.
Simenon est un sacré peintre des sentiments humains, il parvient avec trois mots et deux phrases a planter un décor iirisé de sentiments vils ou nobles selon les personnages.
C'est un énorme talent que de faire ce qu'il parvient à réaliser.
Son commissaire et d'une dignité et d'une humanité qui donne la berlue où à notre époque chaque polar est alourdi par des litres d'hémoglobine et de cadavres.
Maigret est un poids lourd de la PJ qui donne envie de continuer l'aventure, de l'accompagner, je suis vraiment charmé par ce policier qui ne juge pas, qui sent et qui donne de sa personnepour faire avancer l'affaire. Bref, je viens de me faire un nouveau copain et vous voulez que je vous dise, c'est un gars bien.