jeudi 16 mai 2013

Le pain des fossoyeurs de Frédéric DARD

 
 
 
Un Dard bien dur et bien noir.
De l'œuvre de Frédéric Dard, je ne connais que les San-Antonio.
Commissaire aux manières atypiques entourés d'une bande de pieds nickelés.
C'est aussi tordant que jubilatoire.
Je savais que Dard avait eu d'autres productions littéraires, sous différents pseudos et qu'il avait écrit des polars noirs.
Je ne me m'étais pas laissé convaincre, pensant qu'il s'agissait d'œuvres marginales, alimentaires, écrites au kilomètre avant le succès et la reconnaissance.
 
Erreur capitale que je m'impute à présent.
Le Pain des Fossoyeurs terrasse en quelques pages tout ce que je pensais ou imaginais penser.
Il y a du Simenon dans ce livre, une habilité incontestable à créer une ambiance servie par une littérature exquise.
Blaise cherche du travail en province, il rate une embauche dans une manufacture de caoutchouc et se retrouve croque-mort.
C'est avec grand art que Dard nous fait passer du latex  au cercueil.
Blaise va se jouer de son destin, provoquer des catastrophes en chaîne par amour et jalousie.
180 pages qui percutent, on est dans un polar des années 50, ambiance de province ennuyeuse, on entend le balancier de l'horloge comtoise les après-midi de dimanches pluvieux.
Bien sûr il y a un mort, une enquête, une course contre la mort et une sublime enquête.
 
Bizarrement j'ai pensé à Coluche en lisant ce livre.
C'était l'amuseur number one et il nous a tous époustouflé dans Ciao Pantin.
Il y a de ça avec Dard, un amuseur qui m'a fait rire avec Sana et qui là m'a ému.
Je me suis même demandé si d'une certaine manière, Dard n'avait pas choisi une certaine facilité ( toute relative) avec sa série des Sana.
Une machinerie bien huilée.
Un  Monsieur qui peut être se foutait de devenir un des auteurs majeurs de son époque, un dilettante qui ne s'est jamais pris au sérieux et qui se souciait peu du qu'en dira-t-on  !!!
On ne  le saura jamais, ce qui est certain c'est que Dard était un bon et grand écrivain.
 

dimanche 12 mai 2013

Les fous de Benghazi de Gérard de Villiers


SAS - SAS, T191
Les coryphées qui nous servent la soupe dans les médias à longueur de journée devrait mettre leur nez ( c'est le cas de la dire)  dans ce S.A.S.
Les thuriféraires du printemps Arabe feraient mieux de se réveiller et d'ouvrir leurs portugaises ( c'est aussi le cas de le dire).
GDV nous a pondu un bon , je n'ai pas dit très bon, S.A.S.
Pas de bla-bla sur les soi-disant vertus de cette révolution qui n'a fait que chasser un clou pour en remettre un encore plus gros. Car entre une dictature politique et une théocratie portée par des fanatiques, j'ai du mal à choisir.
Allez donc demander  aux femmes ce qu'elles en pensent de cette révolution.
Qui est derrière tout ça ?
Là, GDV n'y répond qu'à moitié mais il montre sans fioriture la réalité de ce que sont devenus ces pays laissés aux chiens.
Pour les crédules qui pensent que tout se vaut :
http://www.lefigaro.fr/international/2013/05/11/01003-20130511ARTFIG00310-quatre-ans-plus-tard-le-nouveau-visage-de-l-afghane-mutilee.php?page=&pagination=2
Ne vous leurrez pas, les révolutionnaires sont les mêmes.
A bon entendeur, salut.

dimanche 5 mai 2013

LA RIVIERE ESPERANCE de Chrisitian SIGNOL

 
 
 
 
Loin des teneurs de crachoir germano-pratins, Signol trace son sillon tranquillement, sereinement et cela depuis des années.
Il est l'un des plus gros vendeur et pourtant il ne fait pas la une des médias de masse.
Il faut dire qu'il a tout pour déplaire à ceux qui font et défont l'actualité.
Pensez, il parle d'un temps où la France était fière de ce qu'elle était, ambitieuse, travailleuse, besogneuse même, sans être flagorneuse.
Evidemment quand on compare avec notre époque il y a de quoi tomber de l'armoire.
A l'époque on ne posait pas le manche après la cognée.
Signol s'empare dans  ce livre de la Dordogne, la rivière, et va au fil du récit y développer  sa saga en trois volumes.
Dans ce premier tome il nous fait connaître une famille de gabariers qui relies son petit village au port de Libourne, transportant le merrain sur les flots tumultueux de la rivière qui charrie la vie des hommes les brinquebalant au grès de leurs destins.
Comme dans tout saga qui se respecte il faut y faire vivre des hommes forts, courageux , contrastés par la faiblesse et la lâcheté des autres.
Signol maîtrise ses aspects et tient le bon fil pour tenir son lecteur en haleine.
Il y a " Des grives au loup " dans ce livre parsemé de tout le talent de Signol.
Encore un auteur, absent des plateaux de télé et de radio, au fond envie-t-il ses scribouillards parisiens qui courent les hommages quand d'autres recueillent les lauriers.
Bravo M. Signol pour ces ouvrages hors du temps, qui nous font revivre aux travers de personnages inoubliables une époque dure avec les hommes qui met en constrate notre époque de fatuité.