samedi 27 août 2011

Où on va , papa de Jean Louis Fournier


Voici un livre qui à l'époque avait fait pas mal parlé de lui, sans le lire j'avais compris qu'il proposait un regard décalé sur les handicapés moteurs cérébraux.
Au regard du CV du bonhomme on se dit que le livre ne va pas raconter n'importe quoi, que l'on va en retirer quelque chose.
Dès les premières pages, il y a un petit côté désinvolte et cynique propre à Pierre Desproges, que l'auteur cite d'ailleurs.
J'ai appris après recherche que Fournier était un ami de Desproges et qu'il a réalisé certains de ses spectacles. Fournier est également l'auteur de l'entrefilet paru dans la presse à la mort de Desproges
" Pierre Desproges est mort, étonnant non ! "
Autant le dire tout de suite, Fournier n'atteint jamais la cheville de l'humouriste.
C'est un portrait à l'acide de deux petits garçons handicapés, il n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est parfois tendre, mais jamais émouvant. Ca aurait pu être caustique mais c'est méchant, habilement méchant, sans intérêt.
Le père évoque tous les aspects du handicap profond, le regard des gens, la difficulté des apprentissages, la mort précoce, la culpabilité, l'impossibilité de communiquer. Mais tout cela ne fait pas un bon livre, et j'ai du mal à comprendre l'avalanche de louanges qu'il a receuilli.
La mère des enfants est venue à contre-pied proposer un site pour défendre ses enfants malmenés, un droit de réponse :
http://mamanmathieuetthomas.monsite-orange.fr/

En définitive je suis déçu et ne comprendrai jamais les arcanes du monde des livres qui récompense n'importe qui et n'importe quoi.

vendredi 26 août 2011

Le fourgue de Ed mc Bain


Troisième volet concernant le 87 éme district, ça commence à chauffer. On dirait que Mac Bain a mis du temps à prendre ses marques et à inscrire ses agents de polices dans leurs fonctions et leur territoire.
Un vraie histoire de polar.
Lors d'une ronde un agent découvre dans une cave lugubre et froide un jeune pendu aux barreaux d'une fenêtre.
L'enquête détermine que l'individu est mort... d'une overdose et qu'il a été pendu à l'issue de l'injection fatale.
Mc Bain nous enmène ensuite mener l'enquête chez les parents de la victime, de braves portoricains dépassés par les événements, car il se trouve que le fiston etait un junkie,que la fille est également camée  et qu'elle se protistitue.
Sur ces entrefaits un maître chanteur s'en prend directement au Lieutenant Byrnes qui dirige le district en lui donnant des informations précises sur son fils Larry. Ses révélations font peser un lourd cas de conscience  qui lui taraude l'esprit.
La seringue ayant servi a tuer le petit portoricain porte les empreintes de son fils Larry.
C'est la tourmente.
Tout rentrera dans l'ordre, le maître chanteur sera arrêté grâce à Danny le boiteux qui revient nous faire un coucou dans cet épisode.
Mc Bain nous livre un bon dialogue endiablé entre le père et le fils et nous montre les ravages que la drogue ( s'il  le fallait) peut faire au sein d'une famille.Un bon volet de la saga qui doit pâtir du fait d'avoir été écrite en 1956, quelques révélations sur les débuts de la police technique et scientifique, mais on est loin des experts.
Une bonne pioche vivement la suite.

mercredi 24 août 2011

A l'abri de rien de Olivier Adam



" Qu'est ce qui se passe Marie, comment on en est arrivé là ? "

Cette question que pose Stéphane à Marie sa femme résume assez bien le livre.
Marie fait partie de cette multitude de gens qui vivent leur vie à côté de leurs baskets. Insatisfaite de son statut de " Middle Class ", elle excècre sa vie fait de consumérisme, de repères intangibles, la terrasse et le salon de jardin en plastique, la balançoire des gamins, la télévision, tout cela dupliqué à l'infini dans son quartier pavillonaire. Tout le monde vit comme elle, une vie de merde en tout cas sans gloire.
Marie vient de perdre son boulot de caissière, son mari conduit les bus scolaires.
En essayant de perdre son amertume en trainant dans la ville, elle voit des réfugiés kosovars qui veulent atteindre l'Angleterre.
Marie va se démener corps et âmes pour aider ses hommes, peu de femmes et d'enfants, à vivre leurs rêves.
Elle y perdra beaucoup, peut être cet essentiel qu'elle méprisait et comprendra que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Olivier Adam dont je suis un grand admirateur reste fidèle à son style direct, incisif et très contemporain, toujours désabusé et talentueux pour nous raconter des histoires assez tristes. Il fait preuve ici d'un peut trop de bons sentiments, les policiers sont méchants, très méchants et les réfugiés sont gentils, trops gentils. Il aurait pu éviter cette vision manichéénne de ce monde beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît.
En tout cas il nous emmène loin dans la folie de son héroïne, dans ce qui reste une zone d'ombre de nos sociétés, le statut d'hommes et de femmes étrangers, réfugiés, en stand by d'un eldorado qui trop souvent ressemble à une fin de non recevoir.

lundi 22 août 2011

Les traîtres de Thierry Bourcy


Enthousiasmé par la lecture du livre de Pécherot " Tranchecaille " je me suis laissé tenté par celui-ci qui présente quelques similitudes.
Ici, le soldat-policier Célestin Louise est chargé d'enquêter sur la mort d'un poilu.
Vous me direz un de plus où de moins, qu'est ce que ça peut faire ?
Surtout que nous nous trouvons sur la ligne de front. Oui mais celui-ci  a été trouvé au cours d'une partie de pêche clandestine, la gorge tranchée. Vous me direz que, pourquoi ne serait-il pas tombé nez à nez  sur une patrouille de boches en maraude autour du lac qui l'aurait envoyé ad Patrès. Ouais pourquoi pas, sauf qu'on retrouve au cours d'une incursion en territoire ennemie une batterie de 75 française et là ça sent l'entourloupe.
Il n'en faut pas plus pour convaincre le contre espionnage de s'en mêler en donnant l'affaire à Célestin Louise qui va remonter cette sombre histoire de trafic d'armes jusq'au plus hautes autorités, tout cela en nous baladant dans les tranchées, le front et Paris.
Désolé de le dire mais je n'ai pas été convaincu par ce livre, les histoires policière et guerrière se superposent sans rentrer en symbiose, le fil du suspens et assez fragile et l'immersion dans les tranchées manque d'envergure. De plus le style de l'auteur est assez fade et n'entraîne pas le lecteur dans l'histoire.
Au final j'ai préféré  " Tranchecaille " de Pécherot, où l'immersion dans cette sale guerre est le coeur du livre.

samedi 20 août 2011

Le centième

Ca y est, je suis arrivé au 100 ème message sur ce blog.
Au départ, je ne pensais pas que cela pouvait se passer comme cela, je me demandais comment avoir de la visibilité moi qui ne met quasiment que des impressions de lectures, je n'ose parler de critiques.
Il s'avère que des internautes du monde entier viennent musarder ici, peu laisse de commentaires, voir quasiment pas !
99 % des internautes débarquent ici grâce à Google, les trois quart utilisent internet explorer et les autres FireFox.
J'avoue que c'est maintenant devenu une habitude de rédiger un message après chaque lecture et que cela me plaît de laisser mes impressions de lecture.
Je suis moi même un adepte de recherches de critiques exclusivement sur les blogs, m'écartant ainsi du cadre formel des critiques pros.
J'y fait de belles découvertes, la fraîcheur des commentaires venant palier la maladresse rédactionnelle.
En tout cas vive les blogs et merci à tous ceux qui vienne rôder sur " un oeil sur le monde " .

vendredi 19 août 2011

L'homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle



PNL pour les nuls.

Ce livre m'a été prêté, aussi me suis-je senti obligé de le lire. Pas très attiré par ce genre d'ouvrage, c'est avec une grande réserve que j'y ai consacré quelques heures.
Méli-Mélo de new age, nuancé de PNL, prêchi- prêcha de dévellopement personnel sur fond de sable blanc et de sagesse asiatique.
Bref j'aurais pu m'en passer et découvrir un autre auteur.
Cette compilation de poncifs sur la réalisation de soi, la vision du monde, les croyances intimes, tout cela  écrit avec le talent d'un rédacteur de mode d'emploi à de quoi inquiéter.
Il existe donc des éditeurs qui prennent le risque de publier ce genre de bêtises ?
Oui et apparemment tant mieux pour lui car le livre est un succès énorme.
L'histoire de cet homme célibataire mal dans sa peau, qui passe ses vacances à Bali rencontre un sage qui va lui ouvrir les portes de la perception et du monde intérieur.
Une espèce de Tintin en Indonésie qui réécrit " Le petit prince " de Saint Exepury, tout cela dicté par Paulo Cohelo.
Bref, c'est nul et sans intérêt pour ce qui me concerne.
Cependant, vu le nombre de tirages réalisés j'imagine bien qu'une catégorie de la population a trouvé son gourou à glisser dans la poche, j'imagine que le monsieur a plein d'histoires sous le coude et que cela va durer un certain temps, tant mieux pour lui.

jeudi 18 août 2011

Le sonneur de Ed Mac Bain



Deuxième opus de la saga du 87 ème district, on y retrouve les personnages du premier volet et qui deviendront les acteurs récurents de la chronique de ce commissariat d'un quartier de Isola, la ville imaginée par Ed Mac Bain.
Que se passe t-il dans cette jungle urbaine ?
Et bien plus de choses que pour " Du balai " qui avait un peu refroidi mon enthousiasme premier.
Un homme, appelé le Sonneur, agresse les femmes la nuit dans les ruelles sombres et leur dérobe leur sac à main, ponctuant son agression par une courbette et cette phrase " Clifford vous remercie " .
Branle bas de combat dans l'unité des inspecteurs.
En parallèle, un jeune agent de la circulation, Kling, se fait tirer dessus, par pure méprise, à la sortie d'un bar.
Le fait étant relaté par les médias, un ancien copain de Kling se rend au domicile du convalescent pour lui faire part de ses inquiétudes concernant le comportement de sa jeune belle soeur, et lui demande de mener une petite enquête.
Il se trouve que l'on va retrouver la belle soeur vachement amochée et surtout morte au pied d'un pont.
L'autopsie déterminera qu'elle était enceinte d'un foetus de 7 Cm et 29 Grammes...
Est-ce au cours d'une agression perpétrée par Clifford que la jeune fille est morte ?
De son côté, le petit bleu mène l'enquête de façon éfficace, ce qui dérange les gros bras de la Crim' qui n'apprécient pas que l'on marche sur leur plates-bandes.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Ed Mac Bain parvient à faire vivre tout ce beau monde autour de ces deux enquêtes, l'ambiance s'installe tout doucement, on dirait que le meilleur est à venir. On commence à mieux connaître les psychologies de chacun.
Inédit, on retrouve au coeur du livre, des rapports d'autopsie, des fiches déca- dactylaires, des rapports de police, des dessins de scène de crime, ce qui à l'époque, 1956, devait être une sacré avancée dans le roman policier.
Un bon polar, avec suffisament de savoir faire pour tenir en haleine, suffisament de ruelles sombres, de whisky et de flics tout ce qu'il y a de plus humain.

mardi 16 août 2011

Des grives aux loups de Claude Michelet

Classique du genre, adapté pour la télévision, renomée fondée et justifiée. Avec tous ces éléments, difficile de passer à côté.
Cela se lit avec beaucoup de plaisir, les événements s'enchâinent rapidement, un peu trop à mon goût. Il se passe énormément de choses dans ce petit village. Michelet évoque la politique locale, les foires, l'agriculture, les moeurs paysannes, la guerre, tout cela articulé par la chronique d'une famille, les Viahle.
Le père dominateur, assuré de sa puissance ne ménera pas sa barque aussi bien que prévu. Il assiste à un basculement du monde, celui où les enfants s'émancipent de l'autorité parentale.
Basculement mécanique avec l'arrivée des engins agricoles mécanisés, des automobiles, du train.
Puis la guerre mondiale éclate, les restrictions, les morts, les familles éclatées par le désastre.
Michelet donne une grande part aux femmes, qui se révèlent d'habiles chef de famille. Celles-ci ont râté leur émancipation à la sortie de la guerre. En effet, ayant géré les fermes, les villages, ayant assuré l'intendance, elles auraient pû se prévaloir de plus de responsabilités dans la société civile, dommage, il leur faudra attendre encore.
Donc globalement un bon roman, qui passe trop vite sur certains points, la vie des hommes notamment.
Néanmoins une mise en place habile de cette famille Viahle qui on le devine va être le fil conducteur de la saga. Ecrit il y a plus de trente ans, le livre n' a pris aucune ride et se lit passionément.

vendredi 12 août 2011

Du balai de Ed Mac Bain

Première épisode de la saga 87 ème district, la série culte qui est à la base de quasiment toutes les séries télévisées policières.
Que dire de cette entrée en matière ?
Ca ne casse pas trois pattes à un canard.
Isola, la ville imaginaire calquée sur NY subit une canicule d'anthologie.
Un homme se met à tuer des policiers en leur logeant deux balles de .45 dans la nuque.
Le 87 ème district se met en branle, les journalistes s'en mêlent, sèment le chaos dans l'enquête ( tient donc) et on piétine.
Quand le masque du tueur tombe on est un peu déçu quand même de la ficelle scénaristique empoyée. Mais laissons le temps au 87 ème district se mettre en place, de trouver ses marques.
L'originalité est que l'on suit la vie des inspecteurs au delà du service, leurs amours, leurs états d'âme. Wait and See.

jeudi 11 août 2011

Marie des brebis de Christian Signol



C'est avec beaucoup d'énergie que je me plonge dans les romans de terroir.
Signol est un incontournable du genre, ne fait-il pas parti de l'école de Brive, qui réunit plusieurs auteurs du genre.
Marie des brebis est un livre un peu étrange dans son fond et traditionnel dans sa forme.
Il faut savoir que cette histoire est réelle, Signol a rencontré une vieille dame qui lui a raconté son histoire, il n'a fait que mettre  avec talent des mots, jolis et courtois, sur le destin de cette femme.
Je ne dis pas un destin hors norme car je pense qu'à cette époque ce genre de vie était assez commun.
Marie est abandonnée bébé dans les landes du Causse par sa mère et elle est recueillie par un berger qui va l'élever au milieu des brebis.
Apercevant les limites de cette éducation pastorale, Johannes va placer Marie dans une famille sans enfant qui élève aussi des brebis. Dans la région de Rocamadour tout le monde élève des brebis.
Marie va suivre une scolarité jusqu'au certificat d'études qu'elle ira passer au bout du monde pour elle à figeac soit environ 25 kilomètres de là où elle habite.
La vie sur le Causse est dure, les hivers vigoureux et la tâche harassante.
Marie va se trouver un amoureux qui va partir à la guerre de 14 et qui en reviendra, puis le mariage, les enfants, la seconde guerre mondiale, la résistance, la mort d'un des enfants, une tragédie.
Puis Marie et son Florentin vont travailler, élever leurs enfants qui finiront médecin et ingénieur, en partant du Causse, vous vous imaginez !
Le mari va mourir et Marie va rencontrer sa mère qui l'avait abandonnée.
Marie n'a pas de rancoeur envers cette mère qui s'est faite engrosser par son patron qui une fois avisé bannira la servante.
La mère de Marie décède et Marie vieillit, jusqu'à l'accident depuis la falaise. L'hospitalisation, la convalescence vont changer la vie de Marie. Elle aura une attaque cérébrale qui la clouera sur un fauteuil roulant et puis elle s'éteindra tout doucement comme une bougie.
Le début du livre est assez mièvre, puis l'intensité va crescendo et difficile de ne pas avoir d'empathie pour cette mère courage.
Il s'agit aussi d'un livre qui nous parle d'avant, du temps des foires, du temps où les gens se parlaient, du temps de l'entraide mais aussi du froid, de la maladie qui était incurable. Tout n'est pas rose.
Une époque tout en contraste avec la notre, tout ce chamboulement en cent ans !
Des gens bardés de bon sens, souvent intelligents à leur manière et travailleurs acharnés, y avait-il une place pour les oisifs ?
Un livre comme une prière, elle en a dit des prières la Marie, un livre plein d'espoir, une leçon de la part d'un petit bout de femme qui ne s'est jamais rebellée, mais qui n'a jamais plié l'échine.  Un peu comme Emilie Carles de " La soupe aux herbes sauvages "
Un beau témoignage.

mercredi 10 août 2011

Le parrain de Mario Puzo



Je déambulais dans les rayons d'une bibliothèque de province, lorsque mon regard fût attiré par ce pavé de 800 pages. Je suis peu enclin à lire des livres aussi épais, souvent l'histoire s'enlise, les personnages s'affadissent, bref pas envie. Certainement un mauvais souvenir de " Guerre et Paix" ou de ' Anna Karenine ".
Et puis cela fait longtemps que j'entends le plus grand bien sur ce livre. Même si nous connaissons tous l'histoire au travers du film magistralement réalisé et interprété par on sait qui.
Il me faut dire qu'une fois lancé dans cette saga d'une famille mafieuse il est très difficie de poser le livre. Puzo réussi habilement, sans grosse ficelle à faire tenir l'histoire.
Inutile de résumer le livre dont le film est une fidèle adaptation à tel point que je ne parviens pas à les départager, ce qui est rare.
Mais Puzo a t-il inventé quelque chose ?
On est tellement placé au coeur des événements qu'on a le sentiment qu'il a tout vécu et en a fait un docu- fiction époustouflant.
Le charisme du Don, l'organisation des familles, l'omerta, la Sicile,l'amour, l'argent et la réussite sont les piliers du livre qui à mon avis est l'indispensable du genre, un incontournable.
Une chose m'a frappé c'est que la violence entre membres de la mafia m'a paru moins paroxystique que celle que l'on peut voir de nos jours, le Don avait prédit que le trafic de drogue, très rémunérateur, verrait arriver une horde de sauvages et de ce fait déstabiliser les organisations de l'ombre.
En effet pas de drogue dans la famille Corléone, c'est ce qui  d'ailleurs lui vaudra ses déboires avec les autres familles.
Intuition, reste de foi catholique ?
Un très agréable moment de lecture qui m'a donné envie de lire " Le sicilien " du même auteur.

vendredi 5 août 2011

Les Puysatiers de Jean anglade

Jean anglade nous conte avec beaucoup de simplicité mais justesse la vie de ses cantaliens. Ses hommes et femmes de peu. Il retrace l'histoire de l'un d'eux. Les deux premiers tiers du livre sont consacrés à l'histoire familiale, aux ancêtres. Un aïeul sabotier, puis ordonnance sous Napoléon, puis bandit de grand chemin, il finira pendu haut et court. La femme du bandit se remariera, et nous assistons à l'éducation de Géraud Codier, de son apprentissage de mazuquier dans les montagnes du Cantal. Enfin, troisième partie, le corps du livre qui donne le titre à l'ouvrage, le percement d'un tunnel dansle Puy de Masseboeuf. Anglade évoque les conditions de travail, y mêle histoire politique, mutinerie, on y découvre les premières formes de syndicat, les migrations de population alléchées par le travail. L'avancée du progrès dans cette fin du 18 ème tout cela mâtiné d'un brin d'amourette digne d'un roman à l'eau de rose.
Un livre qui nous parle des peines, des joies et des moeurs d'une France que l'on ne connait plus, la sécurité inexistante au travail, l'hygiène déplorable, les mariages arrangés et les habitudes paysannes. Bref un bon roman de terroir comme je les aime.
On sent que Anglade est bien documenté et qu'il connait bien la région dont il s'est fait au fil du temps un ambassadeur littéraire.

lundi 1 août 2011

Jean Anglade " Le dernier de la paroisse "


Jean Anglade, voici un monsieur qui écrit des livres depuis des décennies, que ses ouvrages ont un succès retentissant et pourtant. Pourtant il n'est jamais l'invité des plateaux de télévision. N'est-il pas assez fréquentable ? Pas assez Germano-pratin  comme on dit dans les milieux tendances. Quoi qu'il en soit Jean Anglade mérité largement que l'on s'attarde sur sa production.
Un style clair, des histoires de terroir où les protagonistes montrent le visage d'hommes et de femmes ordinaires qui font que le monde est extraordinaire.
Son dernier ouvrage en date ne fait pas exception.
C'est une histoire, auvergnate bien sûr, le destin d'un homme ordianaire fils de paysan dont le père se suicide en se faisant sauter la cervelle. Il faut dire qu 'à l'issue de l'emploi de phospate pour enrichir les cultures, le père avait contracté un cancer. Puis ce sera au tour du fils Germain d'attraper un cancer, un carcinome verruqueux, au niveau du sexe. Pour survivre il subira l'ablation de son sexe, ce qui va modifier le cour de son existence on l'imagine bien.
Impropre à fonder une famille, en désaccord total avec son frère sur le mode de culture et au final guère intéressé par la terre, il va se tourner vers Dieu et devenir prêtre.
Anglade nous retrace l'histoire gallo-romaine de l'Auvergne, il évoque le suicide, Dieu, les incertitudes de la foi, la vie au séminaire, l'évolution de la société, les migrations, les mariages mixtes.
Germain, après une vie passée au service des autres va s'éteindre doucement sur la terre de ses ancêtres.
Ce prêtre jamais certain, toujours intrigué par la foi m'aura fait passé un bon moment au coeur de son Auvergne.
Si vous aimez Henri Vincenot, Bernard Clavel nul doute que vous apprécierez Jean Anglade.
Mauvaise note à l'éditeur qui s'est contenté pour la couverture d'un vilain photo-montage digne d'un amateur sous équipé. J'estime que livre n'est pas qu'un contenu, mais aussi un contenant. A bon entendeur salut.