mercredi 26 octobre 2011

" Faites moi confiance " Ed Mac Bain




Isola la ville du vice ?
Dans cet opus, Ed Mac Bain, se met en quatre pour nous raconter l'histoire de deux escrocs en goguette. Pas difficile de trouver des pigeons quand on sait que l'on n'attrape pas les mouches avec du miel.
En parallèle des corps de jeunes filles sont retrouvés dans la rivière d'Isola.
C'est clair qu'entre les tueurs et les escrocs le temps est conté au 87 ème district.
Tambour battant les inspecteurs se démènent comme des beaux diables pour faire main basse sur les malfrats.
Les jeunes filles venues de la province et souvent ingrates sont au paroxysme de l'amour dans les bras du bel Apolon postant des annonces de rencontres dans les journaux.  Dieu quelles sont crédules ces oies blanches. C'est gavées d'arsenic, tatouées et comme nourriture pour les poissons qu'elles finissent, avec en plus un compte en banque dégarni. Il est beau le rêve de la grande ville !
Tandis que nos deux escrocs battent le pavé pour trouver le gogo.
EMB nous live un bel opus, le recit prend du corps, les rôles se dessinent de mieux en mieux et le style a du punch.
On y découvre la vie d'un service dans ses détails d'organisations, ses agents blasés, d'autres zélés, la vie quotidienne d'un agent qui rentre chez  lui retrouver sa femme qui elle, file le train aux bandits.
Pas étonnant qu'on ait dit que 87 ème district était à la base de toutes les séries télés actuelles.
Un très bon polar, vachement bien ficelé et qui met l'eau à la bouche.

mardi 25 octobre 2011

Ben webster

Un jazz accessible au plus grand nombre. Même si pour des raisons personnelles Paul Desmond reste mon saxo favori, Ben webster me fait chavirer le coeur à chaque écoute. Comment ne pas fondre sous les notes qui semblent venir d'une autre galaxie, se pencher au bord du gouffre et rester fugacement en équilibre sur les lignes de la portée. Un son chaud, un souffle reconnaissable entre mille autres, j'espère qu'il vous plaira :

samedi 22 octobre 2011

Les lèvres menteuses de Gabriel Matzneff



Attention auteur sulfureux.
L'homme a fait l'objet de poursuite pour pédophilie et se vautre assez facilement dans la provocation. Je l'ai connu par le biais d'un site de lecture où il a fait polémique, vous vous en doutez.
Je n'accorde aucun crédit aux pédophiles, mais avant de lyncher un homme il faut le juger, n'est ce pas !
Je ne pourrais pas le juger sur ses moeurs déliées, prohibées et ignobles mais seulement la qualité de sa plume.
" Les lèvres menteuses " est un livre que j'ai trouvé en occasion sur le Boulevard Saint Michel, là où se passe l'essentiel du roman.
Premier et certainement dernier ouvrage de cet auteur que je lis. On ne s'ennuie pas, mais ce n'est pas fulgurant non plus. Une littérature germano-pratine qui ne me convient pas. La pauvre histoire de gosses de riches qui sont ou jaloux ou menteurs. Pas ma tasse de thé. A part çà Monsieur Matzneff sait écrire, ça oui, mais il ne sait pas raconter d'histoires et c'est bien dommage.
Un livre que j'ai lu par curiosité et qui ne restera pas un souvenir de lecture exceptionnel, sans mentir.

mercredi 19 octobre 2011

Interview de Jacques Saussey

J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais du livre de Jacques Saussey " De sinistre mémoire ".


L'auteur disponible pour ses lecteurs à très gentiment accepté de répondre à quelques questions, bonne lecture.

Jacques Saussey qui êtes-vous ?

La cinquantaine juste passée d’une demi-tête, j’exerce le métier de cadre technique dans l’industrie de la métallurgie. J’habite dansl’Yonne et travaille à Paris, et je mets ainsi les longs voyages en train àprofit pour lire et pour écrire. J’ai commencé ma première nouvelle dans lemétro, à 27 ans. C’était une expérience à accoutumance immédiate !J’aurais dû me méfier en achetant mon premier carnet…
Après une quarantaine de nouvelles, dont deux ont étérécompensées dans des concours (Les Noires de Pau en 2002 et Laval en 2007),puis une adaptation d’une troisième en BD chez Joker éditions, en 2007également, j’ai franchi la ligne de démarcation entre le texte court et leroman cette année-là, avec le sentiment de poser le pied dans un monde réservéà une élite, et auquel l’auteur débutant ne pouvait qu’aspirer.
L’avenir m’a montré que j’avais tort, et qu’il y a encorede la place pour de nouvelles plumes dans l’univers du polar français.
En dehors de l’écriture, je pratique le tir à l’arc, maseconde passion, depuis bientôt une trentaine d’années.

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" De sinistre mémoire " s'inspire de l'Histoire, de notre histoire et de ses travers. Vous êtes-vous inspiré de faits réels ?

Toute la partie historique de ce roman m’a été inspiréepar les souvenirs d’enfance de mon beau-père, Charles Lucas, qui est né àl’écluse des Gorets à Hennebont, Morbihan, dont la photo est en couverture. J’aimodifié son personnage en le vieillissant un peu, car Charlie n’avait que 7 ansen 1944, et j’avais besoin d’un adolescent pour mettre mon intrigue en place.Je lui dois l’authenticité d’une bonne partie de la « couleur » del’époque de la guerre et de l’occupation allemande, qu’il m’a inlassablementracontées durant de longues heures afin que je m’imprègne bien de cette périodeparticulièrement cruciale pour la Bretagne, mais également pour notre pays. Lereste de la documentation que j’ai utilisée provient des archives de la villed’Hennebont, où j’ai pioché de nombreux faits réels qui m’ont totalementrévolté.
En revanche, l’histoire des enfants assassinés sur « LaMontagne » est complètement imaginaire. Je n’aurais pas pu, pour une scèneaussi dure, utiliser de vraies victimes historiques…
Charlie nous a hélas quittés en aout 2011, mais je suisheureux qu’il ait pu voir ce roman aboutir. Sans lui, « De sinistre mémoire »n’aurait jamais vu le jour.

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Magne et ses collègues ont-ils vocation à devenir des personnages récurrents dans d'autres histoires ?

Oui, sans aucun doute. J’aime beaucoup ma petite équipe dece commissariat imaginaire du Xème arrondissement, que j’ai vouluemulticulturelle, multiethnique, multi-âge, tout en faisant très attention à nepas tomber dans le cliché. C’était clairement la partie la plus difficile de lacréation de ces « caractères ». Daniel Magne et Lisa Heslin se sontimposés tout de suite, ainsi que Henri Walczak et Rafik Sgodovian. Lecommissaire Estier, quant à lui, existait depuis longtemps dans mes nouvelles,mais il était beaucoup trop sympa. Je lui ai durci le trait pour le rendre plusirascible et il ne ressemble plus beaucoup à la première version que j’avaisimaginée dans les années 80.
J’ai actuellement trois polars achevés avec cette petitetroupe de personnages. Le premier d’entre eux, chronologiquement, est « Lamante sauvage », inédit à ce jour, le second « De sinistremémoire », et le troisième « Quatre racines blanches », qui doitparaître en 2012, a priori en mars, toujours aux Nouveaux Auteurs.
L’intrigue de « Quatre racines blanches » sedéroule pratiquement en intégralité à Montréal, au Québec. J’y ai plongé Magneet Lisa dans le froid, dans le crime organisé, au sein d’un monde à la fois proche dunôtre et complètement différent, où tout nouveau repère est une sorte d’épreuveinitiatique pour y être adopté.
Un quatrième roman, « Principes mortels », écriten 2010, rompt avec cette première série de thrillers en prenant la piste dudrame familial noir. Ici, la police et la gendarmerie sont en demi-teinte, carle cœur de cette sombre histoire doitparvenir à son dénouement sans elle…
Je travaille en ce moment sur mon N°5, un polar que je veux encore plus sombre que les précédents, mais je reste encore très discret sur le sujet... Je peux tout de même d'ores et déjà vous confier que mes lecteurs y retrouveront Daniel et Lisa dans une nouvelle enquête qui va les emmener... jusqu'au bout d'eux-mêmes.

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Comment écrivez-vous, dans quelle ambiance ?

Le plus souvent possible, mais majoritairement dans lestransports en commun. Mon métier me laisse peu de temps libre, et il me fauttrouver des créneaux inexpugnables, sinon je ne peux pas avancer. Le matin estpour moi la meilleure partie de la journée, surtout de très bonne heure. J’yconsacre au minimum une bonne heure tous les jours.
En cas de bruit dans le wagon, même soutenu, j’ai deuxarmes absolues : Deep Purple et Led Zeppelin. Avec du rock comme ça entreles oreilles, je n’entends plus rien que les tenants et aboutissants de monintrigue, et je m’isole complètement des autres voyageurs… Pour les cas vraiment difficiles, AC/DC est plutôt bien aussi !

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Pouvez-vous nous citer des auteurs qui comptent pour vous ?

Parmi les francophones, l’un des tout premiers est Frédéric Dard, pour son œuvre titanesque et sa gouaille jouissive à l’extrême.Ensuite Boileau-Narcejac, pour la qualité et la complexité de leurs intriguesnoueuses. J'inclus d'ailleurs une citation de l'un de leurs romans en tête de chacun des miens. Puis, dansles contemporains, les incontournables Franck Thilliez et Maxime Chattam, ainsique Nathalie Hug et Jérôme Camut.
Parmi les anglophones, RJ Ellory est le numéro 1incontesté, suivi de Dennis Lehane, Tony Hillerman, Elisabeth George et PatriciaHighsmith.
Chez les auteurs du Nord, le norvégien Jo Nesbo vientlargement en tête, et Carlos Ruiz Zafon pour ceux du Sud.
6/Vous êtes un Icaunais écrivant des polars, à quand unpolar icaunais ?
Mon premier polar, « La mante sauvage », sedéroule en grande partie dans la région de Sens. Toujours inédit à ce jour, ilest actuellement en réévaluation chez mon éditeur. J’espère le voir enlibrairie en 2013, une fois que « Quatre racines blanches » auratrouvé ses lecteurs !

Blog de Jacques Saussey : http://www.jacques-saussey-auteur.com/

vendredi 14 octobre 2011

De sinistre mémoire de Jacques Saussey



La vengeance est un plat qui se mange froid, même parfois très froid. Un plat que l'on n'a pas le temps de savourer quand le vengeur est Kermanec.
Tout commence par l'assassinat au coeur de Paris,  par overdose d'héroïne, de deux individus .
Les services du Capitaine Magne sont requis pour élucider ses deux morts plus que suspectes.
C'est en ratant l'interpelation d'un monte en l'air de type yamakasi que l'histoire commence à prendre son plein essor et à nous prendre par la main pour nous mener par le bout du nez.
Jacques Saussey dont c'est le premier livre possède les bons codes du polar, savant mélange de police technique et scientifique, de police à l'ancienne, d'enquête menée tambour battant, tout cela sur un rythme haletant sans être épuisant.
Jacques Saussey a selon moi le bon goût de ne pas trop en faire.
Comme tout bon polar les scènes de crime ne sont pas des endroits pour premiers communiants, mais ici point de surenchère, juste ce qu'il faut, de l'essentiel qui suffit.
Autre bonne trouvaille, l'imbrication de trois histoires en une, une love story compliquée mais heureusement pas fleur bleue. Une trame historique qui renforce le polar pour rappeler les heures noires où la milice semer la peur et le désarroi dans nos campagnes.
Et enfin Kermanec, ange noir ou démon blanc immaculé, j'hésite ! Prêt à tout pour parvenir à ses fins, manipulateur obstiné qui ne laisse pas indifférent.
Comment lui jeter la première pierre ?
Et je l'avoue j'ai eu peur, j'ai crains le pire, mais non Jacques Saussey ne sombre pas dans le happy end moralisateur et laisse  l'ange sacrificateur mener son affaire.
Vous l'aurez compris j'ai été emballé par " De sinistre mémoire ", un premier polar rafraîchissant et qui tient la route. Difficile de trouver des similitudes avec la production actuelle ce qui personnellement me ravi.
Marre des bouts de bidoches à tout va et toute la production actuelle qui s'engouffre  en suivant cette recette morbide.
Jacques Saussey reste élégant et ne peut que confirmer, dans son prochain roman, ce qui est déjà une belle réussite. Bravo

dimanche 9 octobre 2011

Musique d'ascenseur.

Ca fait longtemps que l'idée me trotte dans la tête. A l' heures des filles qui se trémoussent à longueurs de clips sur des beats répétitifs et disproportionnés ! A l'heure des fusées du showbiz qui se révèlent être des pétards mouillés, Il y a dissimulée aux confins de la galaxie musicale un genre porté au pinacle par certains, dont je suis, et mis plus bas que terre par les autres. Il s'agit de ce que certains appellent de la " Musique d'ascenseur " ou  " Easy listening " en anglais.
Résumer un style musical,  aussi foisonant, de manière péjorative me parait risqué.
Abaisser les compositeurs que je vais citer au rang de musiciens d'athmosphère me paraît osé.
 Des hommes qui connaissaient la musique sur  le bout des doigts, qui savaient diriger un orchestre, composer et arranger  des musiques de qualité qui trotte encore dans la tête et surtout qui évoque des images indélébiles.
Aujourd'hui quelle musique de film ou de série, quel tube avec chanteur et grand orchestre anime nos portugaises ?
Allez, soyons bon prince et citons Hans Zimmer pour la musique de film, sinon ...
Reconnaissons le talent à des hommes qui ont collaboré avec les plus grands dont Sinatra est le plus connu des représentants.
C'était un temps où les dames mettaient des robes longues et noires, un temps ou l'on buvait des long drinks au coin d'un bar pendant qu'à l'autre bout, un pianiste aveugle s'évertuait, mine de rien, à donner du bon temps à tout le monde.
Alors oui comme dans toutes les musiques il y a du bon et du moins bon, votre serviteur vous propose quelques pistes :


Burt Bacharach :




Lalo Schiffrin :




Et sans oublier henri pélissier, Nelson Ridell etc ...