dimanche 31 mars 2019

J'ai douze ans à l'exode de Monique MAUGAS-BAUZOU






















Je suis féru d'Histoire et plus précisément de la petite histoire plus  que de la grande Histoire. Celle des petites gens, de ceux qui ont subi les affres ou les joies de l'histoire de l'humanité.
C'est par le plus pur hasard, auquel je ne crois pas, que ce livre m'est tombé dans les mains. J'en remercie son prêteur, il se reconnaîtra.
C'est un livre simple, riche d'un témoignage d'une grande sincérité.
MMB relate l'exode de 40 sur les routes du Loiret jusqu'à Poitiers.
La fuite après avoir tout abandonné à l'exception des objets de grandes utilité, la peur des avions, qui en rase-motte, dégueulent des chapelets de bombes assassines.
La faim, l'angoisse, et au milieu de cet enfer : l'Amour, le plus grand qu'il soit, celui de donner sa vie pour autrui.
C'est ce que font la jeune mère de MMB et son père pour sauver leur progéniture.
Quel acte héroïque, tellement surnaturel et tellement normal. Que ne ferait-on pas pour sauver ses enfants du plus grand périple?
Ces milliers d'anonymes qui ont donné leur vie méritent toute notre considération et notre respect. Ils sont les victimes de ces guerres qui, encore de nos jours, constellent la Terre.
Pas de Panthéon pour ces humbles, pas de glas, pas de cérémonies, juste les souvenirs vibrants et notamment ceux révélés dans ce livre.
Un ouvrage sincère, qui nous replace au cœur de cette fuite, nous nous retrouvons désemparés face à l'inéluctable qui s'abat sur ce peuple pris entre le marteau et l'enclume.
Une période que nous ne devons pas oublier et dont des ouvrages comme celui-ci font perdurer le souvenir.
Merci Madame MAUGAS-BAUZOU.

mercredi 27 mars 2019

Journal de ce qui s'est passé à la tour du Temple






















Deux personnages historiques me fascinent Louis XVI et Jeanne d'Arc.
il s'agit à mon sens de deux martyrs innocents des crimes qu'on leur a imputé.

Concernant Louis XVI et la période révolutionnaire, je n'ai jamais compris l'euphorie béate des foules pour fêter le 14 juillet, sorte de Noël des républicains,dont l'idéologie repose sur le crime et la violence.
Car quoi de festif dans le raccourcissement par milliers des opposants, des adversaires ou des contradicteurs.
Car oui la révolution a été une marée de sang et d'injustices.
Louis XVI est l'incarnation apothéotique de cet état de fait.
L'histoire est ici relatée par trois témoins oculaires de la captivité de la famille royale.
Son valet de chambre, son confesseur et la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Composé de quelques 200 pages il n'en constitue pas moins une importante source d'informations.
C'est la l'histoire dans l'Histoire relatée sous forme de journal.
On y voit la vie de la famille royale qui disons le clairement a été brimée par les révolutionnaires et leur administration. 
Harcèlement moral, physique, injures, dénigrements, pression affective avec les enfants, pression matériel avec le dénuement, on a le sentiment de vivre au cœur de cette geôle royale.
S'il fallait encore encore réhabiliter la mémoire de ce roi ce livre en est un des arguments.
Grandeur d'âme, grande piété, Louis Capet pour les révolutionnaires à su conserver la moralité d'un monarque très chrétien. Digne dans l'adversité, jusqu'à sa mort, je dirais son meurtre.
Il y a une forme de Passion Pascale dans le déroulé des événement finaux, la trahison, le jardin des oliviers, le chemin de croix et la mise à mort.
Lire ce livre permet de comprendre que l'Histoire enseignée est souvent fausse sinon tronquée.
Une preuve historique de la part de témoins sincères et fiables au regard des notes de bas de pages qui alimentent précieusement la chronologie.
Je recommande aux passionnés d'histoire et à ceux qui veulent découvrir le visage sans fard de Louis XVI.

mardi 26 mars 2019

Le Mystère Borg de Jacques Martin


















Tout Schuss !!!


C'est toujours un grand plaisir d'ouvrir une bédé du maître Jacques Martin. Cet opus est admirable sur plusieurs points. Le graphisme, le coloriage, les traits des personnages. D'emblée je me suis senti propulsé dans le passé récent, celui d'avant ma naissance. Pas de nostalgie de ma part. Mais cette bédé est une fenêtre sur le temps. Des voitures qui n'ont pas de compteurs digitaux, des personnes qui ne peuvent se joindre car le téléphone cellulaire n'existe pas, des rapports entre les gens emprunt de courtoisie. Et puis cet affront au politiquement correct, des personnages fument en gros plan, il s'agit quand même d'une bédé grand public. Alors Lefranc au pays d' Heîdi ça donne quoi ? Et bien que du bon. Poursuivant Axel Borg le méchant, Lefranc sera plongé aux coeurs de péripéties sportives et mouvementées. Nous voyagerons en Europe et là est le génie de Martin. En une seule case, on devine par les détails la ville dont il est question. Et puis l'humour, quand Vespasien se retrouve affublé des postiches de Borg, qui avant de quitter sa résidence, énumère les chefs d'oeuvres dont il doit, la mort dans l'âme se séparer.
Alors oui, les détracteurs de Martin trouveront que cela ressemble à du Alix, que le dessin fait image d'Epinal, que les rebondissements sont convenus ainsi que les personnages. Mais que diable, quel plaisir de se laisser guider par la main dans ses aventures patrimoniales. 
Critique de 2008

La motte rouge de Maurice Genevoix




















Sanglar.



C'était un temps calamiteux et fort misérable, là où nous entraîne Maurice Genevoix. Le temps où les hommes guerroyaient rudement au nom de principes religieux. Des batailles rangées, des mercenaires soudards qui faisaient les gros bras au service du plus offrant. Les victimes, les populations traversées par ces zones de combats comme on dirait aujourd'hui.
Jourdaine sera la " victime "compatissante et complaisante d'un chef de guerre, le nommé Sanglar qui donna le titre originel du livre, et tout le roman tournera autour de ce fait. Quelles admirables pages de littérature que ce passage où tout bascule. La promiscuité avec l'acte est impressionnante, les sentiments transpirent au fil des pages qui sont à couper le souffle. Puis l'action suspend son intensité, plane même un peu pour reprendre de plus belle.
Genevoix nous livre un beau moment de littérature, les êtres dépeints représentent toute une palette d'attitudes, la couardise, le ressentiment, le courage, l'abnégation, la rudesse des hommes, et l'amour en dépit de tout. Les lieux sont dessinés avec virtuosité ainsi le village offrant une redoute à la population, les tavernes, les paysages des causses du Rouergue. Tout est dans le style Genevoix; Le chapitre final est magnifiquement amené et prendra chaque lecteur à revers.
La psychologie des protagonistes est méticuleusement mise en scène, et c'est là tout le talent de l'auteur qui parvient à laisser, je dirai même oblige son lecteur à poursuivre le travail d'imagination. Une belle plume au service d'une littérature admirable. 
Critique de 2008

Je suis légion tome 1 de Nury et Cassaday




















Etrange légion !


Bédé hors norme, âmes sensibles passez votre chemin. Ici pas de détours dans le dessin et le scénario. Cette série de 3 tomes, je ne commente que le premier, tient le haut du panier.
Des dessins saisissants, des perspectives hallucinantes, une ambiance froide comme une lame de rasoir glissant le long de la carotide. Un scénario mêlant histoire et surnaturel. En deux mots le croisement de la SS et de Dracula, ceci afin de faire naître une race de combattants aux ordres d'une conscience capable de les diriger suite à une transfusion sanguine. Je m'arrête là, pas d'autres révélations.
Les atouts sont une histoire passionnante, quoiqu'un peu compliquée à saisir dans les détails, une seconde lecture s'imposera après la décantation de la première. Un dessin d'une grande maîtrise, les scènes d'assauts sont superbes. Un bémol, les personnages ont tendance à se ressembler parfois un peu trop. le découpage oblige à une attention permanente, générant la tension. Amateurs de bédés belges avec personnages au gros nez, et gags de potache, passez votre chemin les autres plongez sans regret. 
Critique de 2008

vendredi 22 mars 2019

Germinal de Emile ZOLA






Cet avis va manquer totalement d'objectivité je préfère prévenir.
Je suis du nord, j'ai vécu les premières années de ma vie dans les corons, mon père fut mineur tout comme l'étaient mes ancêtres. Certains sont même morts prématurément à cause de la mine.
Difficile quand on parle du nord de passer à côté de la fameuse chanson de Bachelet, de ne pas s'imaginer un chevalet de mine et de penser illico à Zola.
Zola est un auteur que j'apprécie beaucoup, j'ai lu pour le moment 5 ou 6 livres de son cycle.
Il est passé de mode, il ligue contre lui beaucoup de monde, je ne sais pas pourquoi ! Il semblerait qu'on l'aime ou le déteste immensément dans les deux cas.
Ce qui m'a poussé à lire Germinal c'est d'avoir visiter le Centre Historique Minier de Lewarde situé près de Douai.
Ce musée couvre la période de 1885, celle de Germinal à la fin des exploitations françaises dans les années 2000. Je recommande vivement ce site à visiter en famille pour bien se plonger dans l'univers des houillères.
Doté des souvenirs de mon enfance et de la visite du site, passer à la lecture de Germinal fut un suprême plaisir.
Comment donner envie à quelqu'un de lire Zola, je dirai en commençant par Germinal.
Ce livre est tout simplement passionnant. Il se lit très bien et vite malgré que Zola écrive des pavés.
J'ai adhéré immédiatement aux principaux personnages, les décors sont précisément traduits grâce aux mots de Zola, l'ambiance des corons, la misère, le labeur au fond de la mine, l'obscurité, la camaraderie, tout y est, même les trahisons et la lutte des classes.
C'est un livre sublime, un incontournable, jamais je n'ai eu de coups de moins bien comme cela arrive parfois avec Zola. C'est dans le style le livre parfait.
On ne peut oublier Etienne et son idéalisme, Maheu, la Mouquette, le père Bonnemort, et tous les autres personnages.
J'ai pris soin de noter que Zola emploi germe et germination à une reprise et Germinal évidemment.
Je ne sais pas si je suis parvenu à faire passer mon enthousiasme à la lecture de ce livre mais pour moi qui est lu Lourdes, Le ventre de Paris, Au bonheur des dames, Nana, La bête humaine je dois dire que Germinal et pour le moment préféré. A suivre après la lecture des autres tomes.

dimanche 10 mars 2019

Gustave Le Bon Pensées et Brèves.



Ce livre a été écrit en 1918 et il est toujours d'actualité.
C'est ce qui différencie les bons des mauvais livres.
Ils y en a qui traversent les époques dans prendre une ride.
Il s'agit ici de brèves pensées, de quelques mots à quelques lignes qui interprètent les grands pendants psychologiques ou sociologiques de la société comme : La genèse psychologique des grands conflits composés de sous-chapitres, les puissances matérielles et morales, les forces biologiques et affectives, etc sur des dizaines de thèmes.
Un ou deux Pensées prises au hasard :
-Dans les civilisations modernes le besoin du luxe ou tout au moins ses apparences, est souvent plus impérieux que celui du nécessaire. Etonnemment moderne !
-Certains sentiments ne peuvent être combattus que par des sentiments identiques. On ne domine pas la méchanceté, la violence et la mauvais foi avec de l'honnêteté et des scrupules. Pensée anti-chrétienne mais dont nos dirigeants devraient s'instruire.
-Les défenseurs d'une foule des sectes politiques et sociales sont saturés d'esprit mystique.
et la dernière parmi des centaines :
-Un peuple ayant une foi dont la victoire ne ressent ni sa faim ni la misère. Sa résistance morale s'écroule le jour précis où il commence à douter de son succès.
Un livre qui peut se lire au hasard des pages, au gré des jours.
C'est un mystère pour moi de constater que Gustave Le Bon n'est plus lu de nos jours, ses sentences tombent toujours à point et sont toujours actuelles.
Je recommande.

lundi 4 mars 2019

Jeanne d'Arc de Olivier HANNE


































Des livres traitants de Jeanne d'Arc il en existe des centaines voire des milliers.
Il en est de sérieux e d'autres farfelus contenant toutes les théories possibles et imaginables à l'instar des livres concernant Jésus-Christ.
De sa survie en passant par sa substitution, de l'éventualité d'une soeur jumelle ayant péri à sa place tout est envisagé.
Même si ces livres ont leur succès, personnellement cela ne m'intéresse pas.
J'apprécie l'histoire de l'Histoire, circonstanciée, sourcée et recoupée.
ET c'est justement  ce qu'offre au lecteur cet auteur diplômé d'histoire, spécialiste de la Pucelle.
Il s'agit d"un livre court, dense et passionnant.
Il suit une chronologie respectueuse des événements biographiques de la demoiselle.
Il parvient à relater l'essentiel sans oublier le détail et sans être trop pointilleux.
Selon moi c'est un bon ouvrage pour qui veut sérieusement découvrir la vie de Jeanne.
Il y a tellement de Jeanne !
Celle-ci semble être proche de la vérité historique, religieuse et psychologique.
Ce petit bout de femme nourrira encore beaucoup d'imaginations, suscitera beaucoup d'autres écrits romanesques ou historiques.
Pensez ! c'est une paysanne, une sainte, une guerrière, un modèle, et un symbole. Tout ça alors qu'elle a été oubliée durant des décennies et remise au goût du jour par Michelet et récupérée par tous les partis politiques selon les époques, de la gauche à la droite et l'extrême-droite.
J'ai juste un bémol à évoquer c'est que le livre ne parle pas de la triple donation, mais c'est un détail.
Ayant lu plusieurs ouvrages la concernant je pense que cet auteur ce range aux côtés de Colette Beaune qui a été une spécialiste johannique.
Je recommande vivement sa lecture à quiconque veut découvrir Jeanne sans vraiment se farcir des centaines de pages de spécialistes rasants.
Du bon travail de vulgarisation sérieuse et intelligente.