vendredi 27 mai 2011

Appelez moi chérie de Frédéric Dard

Pensez, Sana est en train de tuer le temps avec une petite dans une chambre d'hôtel, quand tout d'un coup le brigadier Poilala vient l'avertir que le patron veut le voir tout de suite.
Mis en contact avec les différents gouverneurs des banques et autres établissement financiers, Sana a pour mission d'aller au Tathmaziz, dans la ville de Mékouyenbar pour ramener un diamant de deux tonnes en France.
Péripéties, priapisme Bérurieriste, gros coup, bagarre et charme font de ce volume un tout bon Sana. Des pages d'anthologie sur les frasques de Béru qui sont parmi les meilleures.
Y a bon Sana.


Moi qui suis une fan inconditionel et inguérissable des aventures du commissaire San-Antonio, je peux vous dire que cet exemplaire vaut vraiment le détour, une des perles du maître.
Bonne lecture.

mardi 24 mai 2011

En attendant les barbares de John Maxwell Coetzee



Sommes-nous tous des Barbares ?

Aux portes d'un désert que l'on suppose vaste et hostile, se trouve une ville, un avant poste, le dernier avant l'immensité.
Le magistrat de cette ville, gérant les affaires courantes en bon père de famille est confronté à l'arrivé du Colonel Joll et de son armée.
Car un danger plane, les Barbares devraient attaquer.
Les Barbares ce sont les autres, les différents, les nomades hostiles et dangereux, ceux que l'on a rejeté aux confins des montagnes. Etrangers sur leur propre terre.
S'installe un climat oppressant malgré une collaboration de principe entre les deux hommes.
Puis vient le temps des rapts, des tortures, de l'abandon de l'humanité. Cette humanité que certains ont décidé de ne pas voir dans le regard de l'autre. D'ailleurs Joll porte des lunettes de soleil noires, est ce pour ce préserver de l'éclat scintillant de la vérité ?
La scène où les captifs sont présentés dans la cour avec les mains transpercées d'un fil de fer puis passé dans les joues, les obligeant à garder les mains collées au visage est particulièrement atroce et évoque l'impuissance, la parole confisquée, l'homme placé au rang d'animal.
Le livre est imprégné d'un climat de tension palpable et corrosif, les rapports entre les deux hommes symbolisent deux visions du monde. D'un côté l'incompréhension  et l'administration de consignes hiérarchique ( l'armée) de l'autre l'interrogation au travers des yeux de l'administrateur civil.
Un livre dont il est difficile de rendre compte, Coetzee évoque la raison d'état et la force de l'administration, son aveuglement. Seul un homme s'oppose à cette force destructrice un homme seul, le magistrat de la ville,essayant de comprendre l'incompréhensible.
Difficile de ne pas penser à la guerre en Irak.
C'est l'une des forces du livre, grâce à la métaphore illustrée par cette bourgade, Coetzee évoque aussi bien l'apartheid, que la colonisation, les conquêtes amérindiennes. Couronné par le talent de l'auteur que je ne connaissais pas auparavant.
Un livre court mais dense, un trou noir littéraire. Combien sont-ils ces livres qui ont la capacité d'absorber la réalité, de la transfigurer et dans faire un pamphlet intemporel ( le livre fut écrit en 1980 mais garde toute sa fraîcheur) .
Un grand livre que ce court roman dont l'auteur a absorbé la réalité d'une humanité désolante pour en faire un chef d'oeuvre.
Adepte du page-turner passez votre chemin, c'est court mais dense, il faut reprendre sont souffle entre les chapitres, savoir se séparer de cette histoire pour ne pas finir absorbé.
Je suis le premier à dire que je connaissais pas cet écrivain auparavant, comment se fait-il qu'il ne soit pas davantage connu en France ?
A la lecture, difficile de ne pas prenser " Au désert des Tartares ", certains passages de désolation me font penser à" La route", d'autres à " Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée ".
Bonne lecture.

vendredi 20 mai 2011

Le père Goriot de Honoré de Balzac



Bon ben voilà, j'ai lu la moitié du bouquin et abandonne. Très covaincu par le début, le style m'a vite paru amphigourique. Ces longues phrases, ces descriptions interminables, ces définitions de réseaux de la bourgoisie m'ont agacé. Il faut qu'il y ait du plaisir lié au livre, là ce ne fut pas le cas. Alors que le Colonel Chabert m'avait ravi. Allez comprendre. J'avais mis beaucoup d'espoir et voulait me consacrer à la  lecture  de l'oeuvre de Balzac, finalement je passe la main.

mercredi 18 mai 2011

Maman les petits bateaux de Frédéric Dard


La croisière s'amuse,

Notre bon Sanatonio et son compère Béru se retrouvent sur un barlu en pleine méditerrannée. Affairés à surveiller un couple de suspects. Puis, à bord, des gens passent de vie à trépas et une menace d'attentat est revendiquée par un groupe obscur.
Il faut beaucoup de sagacité à Sana pour mener une enquête difficile mais dans ses cordes.
Notre bon Sana fait la connaissance de pas mal de dames sur le rafiot, il en entreprend un grand nombre, en fait au moins une à chaque chapitre. C'est donc un Sana particulièrement chaud. Les tracas intestinaux de l'inspecteur Pastaga m'ont littéralement fait plié de rire, j'ai du poser le bouquin.
Un bon exemple de ce qu'a pu produire d'excellentissime le père Dard.

dimanche 15 mai 2011

Au bon beurre de Jean Dutourd


Jean Dutourd qui nous a quitté il y a peu, n'évoquait à la vérité pas grand chose pour moi. Je savais qu'il était académicien, donc inatteignable et qu'il participait fréquement aux " Grosses Têtes " de Philippe Bouvard sur RTL, station périphérique très populaire.
C'est l'actualité de sa mort qui m'a poussé à lire un de ses livres. " Au bon beurre"  m'a semblé le plus emblématique et surtout le sujet m'inspirait.
Nous sommes au coeur de la seconde guerre mondiale, la France est occupée, soumise.
Jean Dutourd s'empare de la vie d'un couple de crémier pour bâtir sont histoire.
Les Poissonard sont de petits commerçants crémier au coeur de Paris et vont profiter de la période d'occupation pour se faire du beurre bien gras.
Il n'y aura aucune limite à leur cupidité, leur mercantilisme et leur déshonneur.
Dénonçant aux autorités les suspects, filoutant en coupant le lait, leur cupidité n'a pas delimite et ne se froisse pas de leur immoralité.
Car sous cette occupation, bon nombre de français se sont pliés, ont courbé l'échine, mis le genou à terre. Peut-on les juger à l'aune de notre époque ? Il en fallait du courage pour résister, s'opposer et combattre.
S'il ne s'agissait que de plier l'échine on n'en aurait pas voulu aux Poissonard. Mais ils bombent le torse, retroussent les manches pour exploiter la situation politique et en tirer profit. Tout est bon, le marché noir, l'expoitation des employés, la dénonciation.
Jean Dutourd donne une dimension de Thénardier aux Poissonard dans le long chapitre dont Josette l'employée  est l'épicentre. De Josette à Cosette il n'y a qu'une lettre, mais Jean Dutourd rend habilement hommage à Hugo tout en étayant la dimension de salauds des Poissonard.
Salopard on a envie de les appeler.
Durant toute la guerre, ils vont allégrement amonceler les millions, s'enrichir, accroître leur patrimoine meuble et immeuble.
La rencontre avec Pétain est superbe de réalité et de fantasmagorie.
On s'attend à une justice, humaine ou divine, même pas.
Par un retournement de veste magnifique, les Poissonard parviennent à passer pour d'honorables résistants, ah ! l'opportunisme.
Les Poissonard auront été de ces gens qui se seront fait du beurrre sur la misère du monde et que rien n'aura déranger, surout pas leur conscience.
Combien sont-ils ces Poissonard ? Où sont-ils ?
Un livre agréable à lire, révoltant, édifiant sur cette méchanceté qui se passe tous les jours s'en que l'on s'en rende compte, sournoise. Un livre écrit en 1952 et qui a du déranger à l'époque.
Je sais que Jean Dutourd a été décrié, mais " Au bon beurre " mérite vraiment la lecture.

samedi 14 mai 2011

Michel Gourdon est mort.


Je viens de l'apprendre aux hasards de mes pérégrinations ouèbienne !
Il est de certains hommes et artistes comme des balises, des points de repères. Certains sont tellement présents dans notre quotidien, inscrits depuis tant de lustres qu'ils passent presque inaperçus.
Tel le designer d'une bouteille de soda, d'une voiture mythique, d'un dessin.
C'est un peu le cas de Michel Gourdon, illustrateur inconnu du grand public, mais dont les illustrations ont sinon ravi, du moins fait réver, rêvasser un grand nombre de personnes masculines.
Comment ne pas les reconnaître, ce coup de crayon particulier, cette lumière, cette composition. Beaucoup de suggestion et peu de révélation.
Elles ont imprimé leur marque à toute une collection de livre, dont bien souvent le principal attrait était la couverture. Ces livres mis en présentoir dans les gares, sur les étals des bouquinistes ou entreposés par caisses entières sur les vide-greniers de nos campagnes. Parfois relégués au tréfond de la littérature de gare. Romans d'espionnage, polar, qui souvent lus en catimini ont enchanté les fantasmes de bon nombre d'entre nous.
L'apogée de son art sera mis au service et au succès d'un auteur hors norme, Frédéric Dard et d'un ,San-Antonio figure emblématique de cette littérature de gare de qualité inscrit dans notre patrimoine culturel.
Repose en paix l'ami.

lundi 9 mai 2011

Naissance d'un pont de Maylis de Kérangal



Le prix médicis comme chacun sait, récompense un auteur qui n'a pas la notoriété à la hauteur de son talent. MDK n'en ai pas dépourvu et mérite que l'on s'attarde sur ce livre.
Un bouquin plutôt étrange, l'histoire d'un pont mais pas que...
J'ai eu du mal parfois à voir où voulait en venir l'auteur, ni livre d'architecture, ni de sociologie, ni d'écologie, ni d'urbanisme, ni de critique de notre société atomisée, donc pas un livre de ça en particulier mais de tout ça en général.
Au travers de destins hétéroclites, MDK dépeint la construction d'un pont au fin fond de cet état presque imaginaire de Californie, dans cette ville qu'elle a eu le mauvais goût de nommer Coca.
Des hommes et des femmes des quatres coins du monde y convergent, chacun avec une motivation personnelle et parfois troublante. Ceux qui cherchent prosaïquement un contrat de travail, ceux qui cherchent a s'y réaliser et à étoffer leur CV, les indiens marginalisés.
Ce livre est une fresque sur tout ces destins qui le temps d'un chantier vont s'animer, s'aimer, se battre, se disloquer.
Cela part dans tous les sens, c'est même le reproche que je fais à ce livre, azimuté, non contrôlé.
L'histoire se mêle d'écologie de bon aloi, de choix sociaux, de grève, d'onirisme, cela sans prendre un sens concret. Au fond comme ce pont qui va on ne sait où, pour quelle utilité ? Sinon satisfaire l'égo du Boa.
Alors au final ?
Et bien MDK a un indéniable talent, mêlant vocabulaire élaboré aux phrases les plus basiques, elle a indéniablement un monde littéraire bien à elle et qu'elle maîtrise et qu'elle saura faire fructifier. Elle a une personnalité d'écrivain intéressante qui fait que ce livre ne sera pas le meilleur de sa production, qu'elle va mûrir, qu'on va en entendre parler encore  longtemps. Elle a juste la nécessité de creuser un peu plus son sillon sans partir, déboussolée, dans tous les sens. Un auteur à suivre.

jeudi 5 mai 2011

Ben Laden est mort !


L'image que je place en exergue ne laisse planer aucun doute sur mes pensées concernant cet individu, mais quand même.
J'entends de ci de là tous les porte-paroles de tous les pays se féliciter de la mort de Ben Laden.
Moi je m'interroge et reste surpris, d'où le point d'exclamation dans le titre.
Je pense que Ben Laden est éffectivement mort, mais ...
On laisse planer beaucoup de doutes autour de sa mort qui ne pourront que satisfaire les adeptes de la théorie du complot.
Car, on nous dit que Ben Laden était armé, puis que finalement non.
On nous dit qu'il a utilisé sa femme comme bouclier humain et qu'elle en est morte, et puis que non qu'elle n'a été que bléssée.
On nous dit que son corps a été immergé en mer, et puis on nous dit que certainement pas, qu'il s'agirait d'un subterfuge pour ne pas créer un sanctuaire autour de sa sépulture. On nous dit que dans 50 ans, avec l'ouverture des archives de la CIA, nous connaîtrons le lieu de sépulture, à la bonne heure.
En fait on nous prend encore une fois pour des cons, on nous dit tout est presque son contraire.
Ensuite beaucoup d'états du monde s'insurgent contre la peine de mort, mais Ben Laden a été exécuté  non ?
On peut s'en réjouir, mais quand je vois que notre ministre des affaires étrangères déclare " justice est faite " j'ai du mal à comprendre.
Donc en ce qui concerne l'adolescent marseillais multi récidivistes de cambriolages et abattu par un citoyen exaspéré, justice est faite ? Bien sûr que non allez vous me répondre, éffectivement.
Mais je trouve paradoxal que les professionnels de l'émoi comme Badinter ne se jette pas sur cet aspect de la situation.
C'est une affaire très délicate à gérer que celle de Ben Laden, mais était-il nécéssaire de l'abattre, voir même de lancer l'assaut. 
Puisqu'il était localisé, surveillé, n'était-il pas plus intéresssant vivant ?
Al qaïda va se segmenter, se radicaliser dans sa clandestinité et cela fera t-il l'affaire des services secrets ?
La mort de Ben Laden m'a fait penser à la capture de Colonna par Sarkosy avant les élections, un coup d'éclat médiatico-politique.
Il y a l'affaire de la photo maintenant, trop horrible pour l'opinion publique.
Amusant de savoir que des millions de gens se gavent de séries télés où l'on assassine, où l'on dissèque à longueur de téléfilms, mais là un cliché va émouvoir dans les chaumières.
Je place peu de confiance dans médias en général, mais avec cette affaire ils ne viennent pas redorer leur blason.
Dire que ce sont les mêmes qui vont gérer la campagne de 2012, on va se marrer. 

lundi 2 mai 2011

Du sable dans la vaseline de San- Antonio.

Sana chez les ricains.

Sanatonio et sa bande de petits copains se retrouvent au pays du pop corn et du soda. Dans cette bonne ville du jeu qu'est Las Vegas. Assistant à un spectacle de magie, Pinaud est choisi comme cobaye et se met finalement à disparaître pour de vrai.
Sana va se mettre à sa recherche et elle sera ponctuée de girls appétissantes, de cadavres pas exquis et de policiers blindés et baraqués. Bref une histoire à l'américaine ou notre Sanatonio montre tout le savoir faire de la police française, surtout avec son acolyte Béru. Ici pas de cochonaille ni de beaujolais, mais du beurre de cacahuète et des seaux de sirop, pauvres ricains ...
L'apparition de Salami , le basset télépathe qui aime glisser sa langue dans ... Enfin un chien digne de son maître.
Jérémie est à Sanatonio ce que Bain Marie est à Navarro et enfin la mère pinuche qui se retrouve l'arrière train en l'air et la mère Béru en mère maquerelle.
Bref un belle brochette de gaulois au pays des cows boys.