samedi 11 février 2012

Cathares, tome 2 de Bono et Falba



Un album essentiellement constitué de planches dynamiques, imageant une course poursuite au travers des montagnes et des défilés.
Le temps presse pour les purs pourchassés par les inquisiteurs catholiques.
C'est sans compter sur la protection d'un providentiel personnage accompagné d'un ours surdimensionné !

Sur un plan technique je trouve la mise en page bien agencée, le dessin de Bono est agréable, surtout les plans rapprochés, en revanche le détail se perd quand les personnages sont en arrière- plan, c'est dommage.
J'ai ressenti également une impression d'heroic fantasy dans la gestuelle des personnages, est-ce un genre vers lequel va s'orienter le duo ?
Falba-Bono offrent une bédé de qualité, le scénariste doit améliorer les rebondissements pour tenir en haleine son lecteur, et Bono tendre vers ce qui sera sa maturité artistique pour offrir le meilleur de la bédé du genre.




Le dessinateur transalpin Fabio Bono a eu la grande gentillesse de nous accorder un entretien exclusif. Mille mercis :

- Un oeil sur le monde :
Un dessinateur est-il anxieux à la sortie de son ouvrage ?
- Fabio Bono :
Oui, je suis très anxieux personnellement.
Je suis curieux de vérifier la qualité de l'impression, la publicité que l'editeur réserve à ton nouveau livre , la critique des journalistes professionnels et la réponse du public....
Tous ces facteurs m'excitent beaucoup, plus que mille cafés!





 

 Un oeil sur le monde :
Le tome 2 de Cathares est-il un album de transition, aussi bien
pour toi que pour la saga ?

- Fabio Bono :
Oui, le tome 02 est un tome de transition qui représente bien la fuite des 4 protagonistes... la lecture est rapide et avec un souffle haletant comme elle le mérite.
Cependant le lecteur trouvera des éléments utiles pour la compréhension du tome 03 et aussi dans ce livre nous trouvons beaucoup de références à l'histoire réelle.  




Un oeil sur le monde : Ton style est acquis et semble se diriger vers une maturité artistique, comment vois-tu l'évolution de ton dessin ?
- Fabio Bono :
Je vois un mûrissement de mon style.
Je dessine mieux les personnages et je gère mieux la mise en page, aussi avec des choix plus courageux mais toujours lisibles.
Je suis très satisfait de cette croissance même si je crois que vous découvrirez un autre Fabio Bono dans l'avenir.... mais pas dans cette série!




 
Un oeil sur le monde :
La bédé, selon toi, a t-elle un avenir avec le numérique ?

- Fabio Bono :

J'espère que le numérique ne se développe pas ultérieurement.
J'aime beaucoup le parfum du papier quand on ouvre un livre et je n'aime pas le froid d'une oeuvre numérique.
Je crois que les bandes dessinées continueront à vivre sur le papier et pas sur le froid ecran d'un ordinateur.
Et puis le dessinateur ne peut pas dédier une bande dessinée numérique!




 Un oeil sur le monde :
 As-tu des projets bédés ?

- Fabio Bono : 

Oui, j'ai beaucoup de projets pour l'avenir. Ta question arrive malheureusement trop en avance... ces projets sont encore dans la phase initiale donc je dois maintenir beaucoup de discrétion .
Un de ces projets sera dessiné avec un style différent légèrement de celui-là qui mes lecteurs sont habitués.... et je crois qu'il les surprendra très positivement!
Pour le moment moi je suis en train de concentrer toutes mes énergies sur le tome 03 de "Cathares", le dernier tome de cette série.
.... je crois que les lecteurs seront satisfaits de l'oeuvre complète.

lundi 6 février 2012

Miraut chien de chasse de Louis Pergaud

L'homme, le meilleur ami du chien.
Plus connu pour sa guerre des boutons, Pergaud touche ici un roman de la terre, l'histoire d'un homme, Lisée et de son chien Miraut.
L'entrée de Lisée dans l'histoire est tonitruante, il regagne ses pénates en étant sous l'empire de l'alcool et accompagné d'un chiot.
La Guélotte, sa femme, ne l'entend de cette oreille et n'acceptera jamais ce chien, qui est de trop dans les déboires qu'elle peut avoir avec son mari.
Nous allons suivre Miraut dans son apprentissage de la bonne tenue en société humaine, dans ses débuts dans la chasse, domaine qui fera de lui un grand chien, connu, reconnu au delà du canton, suscitant les convoitises et les rancoeurs.
Roman d'amour d'un homme pour son chien, d'amitié entre les hommes, de ripailles gauloises et de beuverie. Le roman souffre d'une répétition des situations et d'un style assez pauvre. Il m'a fallu m'accrocher pour le terminer.
La femme est considéré comme le souffre douleur de son homme et se prend régulièrement des tannées quand elle le contredit, sans se révolter, n'oublions pas que nous sommes au début du siècle dernier.
Je n'ai pas été enchanté par ce livre qui aurait pu avoir 100 pages de moins, donner plus de place aux moeurs de l'époque et aux scènes de chasse. Bien que celles-ci ne manquent pas, même si elles sont parfois cocasses, elles manquent de vérité. Le livre manque de climat, d’atmosphère.
Une impression en demi-teinte pour moi, à mon avis pour ceux qui veulent découvrir Pergaud il faut s'orienter vers sa guerre des boutons qui fait l'unanimité.

En définitive, un livre qui parlera à ceux qui portent à leur chien un amour pouvant être inepte, mais qui n'en demeure pas moins le résultat d'une relation séculaire qui unit l'homme et le chien pour encore longtemps.