jeudi 11 août 2011

Marie des brebis de Christian Signol



C'est avec beaucoup d'énergie que je me plonge dans les romans de terroir.
Signol est un incontournable du genre, ne fait-il pas parti de l'école de Brive, qui réunit plusieurs auteurs du genre.
Marie des brebis est un livre un peu étrange dans son fond et traditionnel dans sa forme.
Il faut savoir que cette histoire est réelle, Signol a rencontré une vieille dame qui lui a raconté son histoire, il n'a fait que mettre  avec talent des mots, jolis et courtois, sur le destin de cette femme.
Je ne dis pas un destin hors norme car je pense qu'à cette époque ce genre de vie était assez commun.
Marie est abandonnée bébé dans les landes du Causse par sa mère et elle est recueillie par un berger qui va l'élever au milieu des brebis.
Apercevant les limites de cette éducation pastorale, Johannes va placer Marie dans une famille sans enfant qui élève aussi des brebis. Dans la région de Rocamadour tout le monde élève des brebis.
Marie va suivre une scolarité jusqu'au certificat d'études qu'elle ira passer au bout du monde pour elle à figeac soit environ 25 kilomètres de là où elle habite.
La vie sur le Causse est dure, les hivers vigoureux et la tâche harassante.
Marie va se trouver un amoureux qui va partir à la guerre de 14 et qui en reviendra, puis le mariage, les enfants, la seconde guerre mondiale, la résistance, la mort d'un des enfants, une tragédie.
Puis Marie et son Florentin vont travailler, élever leurs enfants qui finiront médecin et ingénieur, en partant du Causse, vous vous imaginez !
Le mari va mourir et Marie va rencontrer sa mère qui l'avait abandonnée.
Marie n'a pas de rancoeur envers cette mère qui s'est faite engrosser par son patron qui une fois avisé bannira la servante.
La mère de Marie décède et Marie vieillit, jusqu'à l'accident depuis la falaise. L'hospitalisation, la convalescence vont changer la vie de Marie. Elle aura une attaque cérébrale qui la clouera sur un fauteuil roulant et puis elle s'éteindra tout doucement comme une bougie.
Le début du livre est assez mièvre, puis l'intensité va crescendo et difficile de ne pas avoir d'empathie pour cette mère courage.
Il s'agit aussi d'un livre qui nous parle d'avant, du temps des foires, du temps où les gens se parlaient, du temps de l'entraide mais aussi du froid, de la maladie qui était incurable. Tout n'est pas rose.
Une époque tout en contraste avec la notre, tout ce chamboulement en cent ans !
Des gens bardés de bon sens, souvent intelligents à leur manière et travailleurs acharnés, y avait-il une place pour les oisifs ?
Un livre comme une prière, elle en a dit des prières la Marie, un livre plein d'espoir, une leçon de la part d'un petit bout de femme qui ne s'est jamais rebellée, mais qui n'a jamais plié l'échine.  Un peu comme Emilie Carles de " La soupe aux herbes sauvages "
Un beau témoignage.

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