jeudi 29 mars 2012

Maigret et le client du samedi de Georges Simenon




Comment prendre au sérieux un homme qui veut vous rencontrer et qui à chaque fois se débine, qui finalement, prenant son courage à deux mains s'invite chez vous et vous annonce la mine déconfite qu'il veut tuer sa femme et l'amant d'icelle ?

Maigret,plein de bonhommie et de placidité, prend le temps. Le temps d'écouter, de comprendre et de mener une enquête sur ce client du samedi.
Gérant d'une PE de peinture Rue Tholozè. Affûblé d' un bec de lièvre, l'homme est couard, timide et pour couronner le tout, éperdument amoureux de sa femme, qui elle le trompe.
Diminué, affaibli et rendu servile par cet amour sans issue, le peintre n'a qu'une idée en tête, abréger les souffrances.
Mais il y a Isabelle, leur enfant, enfin il y a toujours un pretexte pour ne pas faire les choses. Et l'homme se réfugie dans l'alcool, il écume les bars de Montmartre, ce qui nous vaut une belle excursion dans le Paris d'antan, de celui de Mac Orlan.
Jusqu'au jour où le peintre disparait, suicide, fuite en avant, assassinat ?
Maigret va, sans bruit, sans fureur, dénouer habilement l'écheveau de ce qui n'est qu'un banal fait divers.
Simenon est un sacré peintre des sentiments humains, il parvient avec trois mots et deux phrases a planter un décor iirisé de sentiments vils ou nobles selon les personnages.
C'est un énorme talent que de faire ce qu'il parvient à réaliser.
Son commissaire et d'une dignité et d'une humanité qui donne la berlue où à notre époque chaque polar est alourdi par des litres d'hémoglobine et de cadavres.
Maigret est un poids lourd de la PJ qui donne envie de continuer l'aventure, de l'accompagner, je suis vraiment charmé par ce policier qui ne juge pas, qui sent et qui donne de sa personnepour faire avancer l'affaire. Bref, je viens de me faire un nouveau copain et vous voulez que je vous dise, c'est un gars bien.

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