dimanche 8 avril 2012

La guerre des boutons de Louis Pergaud

Vivons-nous une époque châtrée ???


Inutile de faire le résumé du livre, tout le monde connaît.
Il est agréable, il n'est cependant pas exceptionnel. L'adaptation de Yves Robert est très réussie, peut être est-elle meilleure que le livre.
Attention je ne dis pas que le bouquin est à jeter aux orties, loin s'en faut.
Cependant le style de Pergaud aurait pu être plus travaillé, plus rural dans sa façon d'aborder ce thème de l'enfance campagnarde, passons.
En revanche c'est un bouquin qui paradoxalement m'a fait réfléchir.
J'ai vu dans ces jeunes enfants, les graines de résistants de " l'armée des ombres ", courageux, pugnaces, obstinés, un sens du devoir irréfléchi, de la camaraderie.
J'ai également fait le parallèle avec notre époque.
Imaginez une bande de jeunes qui s'affrontent à coups de pierres, de gourdins, qui s'entravent et se font punir par flagellation par le groupe, puis dévêtir et qui se font conchier et compisser les vêtements.
Des enfants qui volent leurs parents, et qui en retour se prennent des corrections musclées de la part de ces mêmes parents.
Qu'en pensez-vous ? Cela vaudrait à coup sûr un procès médiatisé d'une bande de sauvageons, avec de la correctionnelle à la clef et des grands débats sur l'ordonnance de 45 et sur les raisons sociales d'une telle violence.
J'imagine que Pergaud s'est largement inspiré de sa vie et de celle de son époque, ce qui me pousse à titrer de façon provocante.
Aurions-nous perdu ce qui fait le sang d'une jeunesse au grand air ?
Sommes affadis, ramollis comme des guimauves ?
Voilà ce qu'a écrit Pergaud, un livre où les gamins se mettent des peignées appuyées, il a rajouté la poésie de ces gamins des campagnes d'antan, il leur a donné une dimension de diables agréables plutôt que de gueux bagarreurs, animés de cet esprit frondeur qui donne à ceux qui le portent l'aspect des héros... de notre enfance.

J'ai acheté la version électronique qui est agrémentée de deux nouvelles , une sur la Vouivre et une sur la chasse aux oiseaux par Lebrac, Gambette et Camus, histoire de prolonger la guerre des boutons un peu plus.

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