dimanche 30 décembre 2018

Charles PEGUY Le porche du mystère de la deuxième vertu.

Le Porche du mystère de la deuxième vertu par [Péguy, Charles]




















Péguy est à mon humble avis injustement oublié. C'est une grave erreur. Sa pensée est fulgurante, touchante, et serait bénéfique à notre société.
En fait non je comprends pour quelle raison il n'est quasiment plus lu, notre société se fout du sacré, du devoir, du mysticisme et de la foi.
Peut-être que le jour viendra où il sera redécouvert, ce sera un grand jour.
En attendant cette aube nouvelle, je conseille à chacun de commencer au moins par cet ouvrage qui se lit rapidement, ce qui ne l'empêche pas d'être très nourrissant spirituellement. Vivement recommandé en cette période de troubles.

dimanche 23 décembre 2018

Carmen CRU de Lelong























La vieille.


Toujours aussi fringante la vieille Carmen Cru. Acariâtre, vous clouant le bec aussi sec et remontant sur son clou pour cheminer cahin-caha de son taudis à ses occupations les plus diverses.
Voûtée, courbée; mais ses idées sont bien droites. Vous ne l'enfumerez pas comme le premier bleu qui débarque. Foi de Carmen, elle nous enterrera tous.
Une bonne BD, désopilante, réconfortante, et puis j'ai le sentiment d'en croiser tous les jours des Carmen Cru.
Un personnage très fort . Sans cape, sans super pouvoir, mais les pieds bien ancrés sur le sol et droite dans ses bottes. Longue vie Carmen. 
Critique de 2008

Le sang et la gloire




















Superbe BD sur les templiers, La couverture donne le ton, un templier agenouillé, illuminé par la lumière céleste, bouclier planté en terre, glaive en main, à l'arrière-plan une bribe de bataille sabres au clair. Au fil des pages on voit la torpeur sur les visages, les situations mises en scène sont périlleuses, les attaques de sarrasins, les défilés abrupts qui acculent les templiers.
Des sièges soutenus dans la pugnacité, la défaite morose. La revanche de Saladin, pleine d'amertume et de souffrance pour les miliciens du Christ.
la BD est découpée en plusieurs histoires aussi passionnantes les unes que les autres. Nous sommes tout de suite plongés dans la réalité, les deux dernières pages sont consacrées à des dessins de combattants templiers et aux troupes de Saladin, représentant les différents grades et fonctions. Une très belle BD. 

Critique de 2008

Nazis dans le métro de Didier DAENINCKX


















Skins en souterrain.


Politico-policier, mâtiné de bonne conscience, le roman est tissé sur une trame un peu usée.
Le poulpe, hybride de policier, privé, dilettante à la recherche de la vérité se confond dans les profondeurs de l'extrémisme de super marché. Des méchants forcément méchants, les skins ont des faces rougeaudes et sont édentés, les leaders sont des anciens cocos convertis aux thèses qu'ils combattaient la veille, ah le retournement de chemises pas toujours blanches. On voyage en province, où forcément les gens du cru sont fatalement plus ignares que l'élite bobo parisienne.
Un détour par les quartiers nouveaux branchés de la capitale, voire l'ouverture du restaurant Kurde face au salon de coiffure, un summum de pensée guimauvesque.
J'attendais beaucoup du Poulpe, je suis déçu. Je le laisse entre deux eaux. Cela n'enlève rien au talent de l'auteur qui manie mieux la plume que le tentacule.
Critique de 2008 

Q.H.S de Roger Knobelpiess





















Tous à l'ombre.


Ce récit est un brûlot, écrit avec la rage d'un homme qui se dit innocent, et rejette sa condamnation. Le QHS c'est le Quartier de Haute Sécurité. Un enfermement 23 heures sur 24. pas de communication entre les détenus, les lectures et le courrier censurés. L'isolement total, plus les soit disant brimades des personnels, voir les tortures. Ce livre a été rédigé en 1980 et relate des faits des années 70. Conditionnement, négation de l'humanité, régime totalitaire à l'intérieur de la prison, parti pris, soudoiement Bref, la vie de la prison, qui a entre ses murs des individus mis au ban de la société, et qui doivent payer leurs dettes.
De belles pages, du lyrisme, des coups de poing. La solution envisagée par l'auteur ( anarchiste, révolté) la fermeture des prisons, à voir.
Sa courte auto-biograhie nous fait part d'une enfance malheureuse, des difficultés familiales, de survie, de petits vols et d'une attaque à main armée dont il se dit innocent. Une préface de Foucault. Un livre témoignage qui relate une époque révolue du milieu carcéral français. A lire. 
Critique de 2008

The Punisher






















Toutes griffes dehors


Constitué de quatre "one shot",ce volume est inégal dans son dessin comme dans ses histoires.
La première " la cellule "est fabuleuse, le dessin est extra, sombre, représentant à merveille la morbidité de la prison et de ses occupants. La mutinerie est minutieusement représentée, la vengeance du punisseur atteint son paroxysme, super.
La deuxième histoire n'a ni queue ni tête, des veuves de mafiosi engagent une tueuse sicilienne prête à en découdre avec le punisseur. On se croirait dans une série de supers héros aux pouvoirs surnaturels, ce qui discrédite le punisseur, passons.
La troisième hisroire est lamentable, avec le retour de la sicilienne, une dernière page nullissime, baisers dans le coucher de soleil, et puis quoi encore.
La quatrième ne vaut guère mieux, il s'agit d'une phase du passé du punisseur, le trait n'est pas terrible, on veut vite passer à autre chose.
Un volume inégal. La première histoire vaut quatre étoiles, les autres valent deux étoiles sur cinq.
Critique de 2008








Alix dl'intrépide de Jacques MARTIN





Dès la couverture, le ton est donné, monté sur son cheval, le glaive à la main, bravant le feu, entouré de légionnaires patibulaires, on sent l'intrépidité du jeune gaulois Alix. Les décors de la BD sont soignés, les dialogues du même acabit. L'aventure rebondit sans cesse, peut être un peu trop, on s'essouffle de suivre à un rythme effréné les pérégrinations de notre jeune héros. Certains diront que le dessin date un peu, sans doute, mais c'est ce qui fait son charme. J'ai eu parfois le sentiment que les planches ressemblaient à des images d'Epinal, j'adore.
La dernière page est une merveille, César, Alix et les légionnaires traversant les Alpes pour pénétrer en Gaule. Déjà d'autres histoires nous invitent pour de fabuleux moments. Une très bonne BD. 
Critique de 2008

The Punisher





















La genèse.


Sombre héros que Punisher, ce tome nous dévoile l'origine du personnage. Sur fond de guerre du Vietnam, chaque page nous montre crûment la dure réalité du conflit, les atrocités, les patrouilles dans la jungle, les toxicos, les impérities de la hiérarchie et les noires motivations du punisher. Album noir, ténébreux, des planches sublimes, un dessin qui percute, un très bon numéro.
Aucune échappatoire, aucune rémission ne semblent pouvoir sauver le Punisher de son destin. Seule planche de salut, les quatre dernières pour ses hommes et la dernière de l'album pour lui, lorsqu'il rentre au pays serrant dans ses bras femme et enfants, mais déjà on sent poindre une suite sans équivoque. 
Critique de 2008

Les chevaliers du chaudron de Henri VINCENOT




















La fauvette noire ...


Excellent roman de Henri Vincenot qui relate les premiers pas des chemins de fer.
La folle histoire de cette épopée technologique qui va au gré de ses avancements révolutionner la vie des gens. Toujours au travers de la Bourgogne si chère à l'auteur, il en profite pour nous tracer le portrait de ses habitants, toujours aussi fiers, généreux et prompts à la gaudriole.
Lazare Denizot, jeune roulant plein de sang sillonne la Bourgogne à bord de sa machine quand son trajet est interrompu par deux cavaliers. Irrésistible portrait du passé, incarné par le demi solde Jobert et son cosaque qui se veulent être les défenseurs du cheval et de la France face à l'invasion technique qui va inféoder les hommes et la société.
Des premiers combats d'ouvriers réunis en amicale, contre l'iniquité de l'entreprise, de la rencontre du protagoniste avec Gustave Eiffel, jusqu'aux scènes de fraternité et de romance, tout l'art de Vincenot est présent dans cet ouvrage qui peut passer pour rétrograde et passéiste, mais qui au final nous ramène au bon sens . Exemple : " il faut jouir beaucoup de peu et non pas jouir peu de beaucoup " et puis cet extrait : " Un jour, l'homme méchant dit à ses frères : Vous travaillez pendant six heures et l'on vous donne une pièce de monnaie pour votre travail. Travaillez pendant douze heures et vous gagnerez deux pièces de monnaie. Et ils le crurent. Il leur dit ensuite : vous ne travaillez que la moitié des jours de l'année; travaillez tous les jours de l'année, et votre gain sera double. Et ils le crurent encore... Continuant à les tromper de la même manière l'homme méchant augmenta toujours plus leur travail et diminua toujours plus leur salaire. Et ils moururent, faute du nécessaire, mais d'autres s'empressaient toujours de les remplacer, car l'indigence était devenue si profonde, que les familles entières se vendaient pour un morceau de pain, et l'homme méchant amassa des richesses et devint tout puissant ... Amen. 


Critique de 2008

Les Ecorcheurs de Martin et Pleyers




















Critiques de 2008

Les écorcheurs


Magnifique BD, les dessins sont de très bonne facture, le texte est une merveille, l'histoire intéressante.
Jhen est le pendant d'Alix au moyen âge. Si l'on aime l'histoire revisitée par la BD, les séries de Jacques Martin sont un must. Passons outre l'histoire en elle-même, sinon quel intérêt de la lire. Elle se situe au moyen âge au temps des chevaliers, des princes et prévôt du roi.
Jhen s'illustre par ses talents de stratège et de sagesse.
Un héros, un vrai, foi de chevalier.
A recommander.

Nos ancêtres les gaulois de Jean-Louis BRUNAUX
















Par Toutatis !!!

Alléché par l'histoire de mes ancêtres, et désirant étoffer mes connaissances en la matière, j'étais fort intrigué et avide au commencement de cette lecture.
Aussi, et malgré toute la générosité dont fait preuve l'auteur, il me faut avouer que le livre n'a pas été à la hauteur de mon attente.
Evidement, les grandes lignes de l''histoire de ce peuple sont abordées et développées.
A la décharge de l'auteur, les gaulois ont laissé peu de témoignages de leur civilisation.
Les druides, les guerriers, les moeurs et la grande invasion romaine sont ici approchées, surtout par la vision des traités Césariens et antérieurs. L'auteur met en confrontation les visions des Romains avec les dernières recherches archéologiques et philologiques.
Bref, un livre ardu, qui ne révèle pas de nouvelles informations sur les gaulois mais qui pourra informer sinon instruire le plus grand nombre oublieux de cette partie de notre histoire.

samedi 22 décembre 2018

Un éternel Treblinka de Charles PATTERSON




















Critique de 2008



Nos frères animaux.

Un éternel Treblinka


Pour ces animaux tous ces humains sont des nazis

Cette phrase blanche sur liseré rouge , aguiche mon oeil et percute mon occiput. Pari gagné, Ko technique et achat immédiat.

Autant dire que ce livre ne passe pas par quatre chemins, de bute en blanc l'auteur démontre le lien entre les camps nazis et les abattoirs.

Dépersonnalisation des animaux pour ne les considérer que comme des sources de protéines, déshumanisation des intervenants pour mieux les conditionner à leur mission d'abattage.
Exploitation à la chaîne des animaux, dont la finalité est d'être exterminé en masse pour nous nourrir.
Invention de techniques élaborées pour accroitre le rendement.
L'invention du travail à la chaîne émane directement des abattoirs et c'est après la visite d'un abattoir que Ford eut l'idée d'appliquer cette méthode à l'automobile.
Et puis le parallèle entre les abattoirs et les camps nazis, rapts, déportation en wagon à bestiaux, tris, sélection, utilisation, exploitation, élimination après usage.
Vivisection, expérience, réduits à l'état de chose.

Cala saute aux yeux tant l'auteur sait appliquer les bonnes formules qui interpellent.

Livre émanant d'un courant de protection de la nature, déjà sensible à cette idéologie , il m'est devenu impossible à présent de regarder l'étal d'un boucher sans éprouver un ressentiment.

Lire ce livre c'est prendre le risque de changer de point de vue sur notre société, ses dérives et ses espoirs.

Soyons reconnaissant à nos frères animaux du lourd tribut que nous leur faisons payer pour notre confort.























Quand on lit Pierre MAGNAN il est difficile de ne pas accorder d'intérêt à Jean GIONO tant il l'évoque dans ses livres.
J'ai lu il y a longtemps Le Hussard sur le toi, Un de Baumugnes, etc.
Cette jolie et très courte nouvelle est un petit chef-d'oeuvre.
Elle se lit en 10 minutes mais peut remplir une vie de réflexion et de méditation.
Elzéard BOUFFIER n'a pas fini; même après sa mort de planté de petites graines dans le cœur des hommes. Ces mêmes hommes qui oublie l'essentiel pour se concentrer à la recherche du superflu.
Qui oublie les gestes simples, presque inutiles pour se laisser séduire par l'artifice.
C'est un livre que l'on peut offrir à tout moment, à toute personnes, même les allergiques à la lecture pourront faire l'effort de se concentrer pour en tirer partie.
Une fable que l'on peut lire à tout âge, à tout moment de la vie, on y trouvera sans doute pleins de choses différentes en raison de son état d'esprit.
Vivement recommandé.