mercredi 2 mars 2011

Va ma Maria.



Pierre Pelot on le sait est l'auteur de " L'été en pente douce", livre adapté au cinéma avec succès.
Résumer l'auteur à cet ouvrage serait sans doute réducteur. Cependant beaucoup de caractéristiques déjà présents dans " L'été en pente douce" se retrouve tout au long de ses autres ouvrages.
Comme une marque de fabrique, une couleur, une marque indélébile.
Ce " Maria" ne déroge pas à la règle.
Pour ceux qui ignore à peu près tout de Pierre Pelot, sachez que notre homme n'a rien, mais alors rien à voir avec ce genre de prosateur germanopratin qui écrit toujours le même livre pour ne rien dire de vraiment important sinon de décrire la course de son orbite autour de lui même.
Pierre Pelot donne une image d'un barde mal léché sous les apparences d'un mauvais garçon protégé par ses tatouages.
Ca c'est pour l'image.
En ce qui concerne ses livres, on sent dans ses histoires la sensibilité afleurer à chaque chapitre, qui plus est dans Maria.

Maria, Jolie institutrice de campagne pendant la seconde guerre mondiale, va se retrouver au coeur d'un raz de marée sentimental et humain comme seuls savent les faire exister les moments chaotiques de l'Histoire.
Enlevée par des maquisards revenchards, violentée, violée, bafouée, Maria va malgré l'ignominie continuer son bonhomme de chemin, mener sa vie. Comme ça, sans rien révéler, essuyant l'opprobre, élévant le fruit de cette violence et vivre.
Nous la retrouverons bien des décennies plus tard, chroniqueuse historique sur une station radiophonique de province, dans les Vosges.
Un journaliste va venir à sa rencontre et nous découvrivrons la vérité de Maria.
Pelot nous surprend à décrire en si peu de pages une histoire émouvante, profondément touchante qui révèle les tréfonds de l'âme humaine.
Maria est l'incarnation de la dignité, du devoir et de la lutte sans résignation, cela malgré les apparences.
Pas de manichéisme ici, des êtres que l'histoire fracasse, détruit, avilie et glorifie.
J'ai vraiment été ému par cette courte histoire qui mérite vraiment le détour et surout le rebondissement final qui est à la mesure du talent de l'auteur.
Un bien beau livre, j'espère qu'il ne passera pas inaperçu dans le flot des sorties littéraires, souvent médiatiques et qui cachent paradoxalement de par leur petitesse la superbe forêt de chef-d'oeuvres.

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