Quels fourmillements dans les mains, les jambes, dans l'esprit, que la lecture de ce livre épique.
L'esthétisme des phrases, où s'entremêlent les mots plus savoureux les uns que les autres : hallali, volcelest, rembucher et tant d'autres. On suit les fuites en avant du gibier, les sangliers, les cerfs, la harde en déroute, les branches basses cinglent nos jambes. Le souffle court par la déroute face à la meute déchaînée de chiens que les meneurs excitent et incitent à la capture. La beauté de la forêt, la cathédrale végétale ou évoluent la harde, et l'animal royal le cerf rouge, sacré& par l'homme, dont les aventures passionent le lecteur. Son enfance, sa captivité, sa chasse avec l'héroisme et l'intelligence de son être sauvage. Un livre païen dans son ode à la forêt gauloise, les hommes-chasseurs vivent à l'orée, les seuls humains qui travaillent la terre sont relégués au delà de la frontière de ronces et d'humus, ils cultivent le blé dans la plaine, se sont des hommes civilisés. Les chasseurs vivent à même la paille, s'éclairent à la bougie, vivent pour la chasse, en symbiose, amoureusement mêlés avec leurs chiens. Roman de chasse, mais où le sang est absent, pas de carnage sanguinolant, sauf à deux ou trois reprises, le but n'est pas là. L'ultime moment, se passe dans le regard que la bête et l'homme échangent. Il me revient, toute proportion gardée cette chanson de Michel Delpech, " Le Chasseur" et cette phrase " Avec mon fusil à la main, au fond de moi je me sentais un peu coupable ".
Critique de 2008
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