Louis XVI de Bernard Vincent.

Il y a deux personnages historiques pour qui j'ai la plus vif intérêt, il s'agit de Jeanne d'Arc et de Louis XVI.

Plusieurs siècles séparent les deux personnes mais quelque chose, selon moi, les relie.

Une certaine période ou les temps sont incertains, ou les loups sont en embuscade, les opportunistes à l'aguet et surtout période marquée par l'iniquité.

Aussi bien pour l'une que pour l'autre.

Car Louis XVI a été victime d'une grande injustice, j'espère qu'il sera réhabilité un jour.

N'oublions pas que son exécution n'a eu lieu qu'à une voix prêt.

Pour les personnes qui veulent s'affranchir de l'histoire officielle, rabâchée à longueur de temps sur l'injustice de la monarchie, sur les privilèges, sur l'inégalité imposée au peuple, bref si vous voulez avoir une idée de ce qu'était la monarchie à cette époque et connaître la figure du monarque, ce livre est un bon début.

Il se lit aisément, relate sérieusement les faits en s'appuyant sur d'autres auteurs reconnus.

Il dresse un portrait objectif du roi, de sa femme, de l'état de la société à cette époque.

Vous apprendrez des choses peu connues comme, pour n'en citer qu'une, qu'au moment de la prise de la Bastille, les assaillants criaient Vive le roi.

Que non le roi n'était pas honnit avant au moins 1792, que toutes les images d'un roi détesté, incompétent, fragile sont inexactes et n'ont été utilisées que dans un seul but, le dénigrer lui et la monarchie.

C'est le vainqueur qui écrit l'histoire, et le vainqueur s'est fait plaisir mais en mentant, il aurait pu avoir plus de grandeur en usant de la vérité pour mettre à bas la monarchie qui était peut-être dans l'air du temps.

La République repose sur deux injustices, le mensonge et l'assassinat. 

C'est ainsi.

Je conseille vivement ce livre, qui encore une fois est très objectif dans son traitement. Il n'y pas de polémique à son sujet, n'est pas partisan.

Un beau portrait d'un roi très chrétien, aimant ses sujets, intelligent, qui a eu , au contraire d'autres, le tort de ne pas taper du poing sur la table, mais ce n'était pas sa nature. Peut-être est-il né trop tôt, la France a perdu le 21  janvier 1793 un grand roi.

Notre-Dame de Paris de Victor HUGO

Je n'avais jamais lu ce livre de VH. Lacune comblée. Je ne vais dire que des banalités car tout a été dit sur ce livre.
Lisez le, c'est merveilleux, il peut sembler épais, mais j'aurais pu le lire d'un trait si j'en vais le temps. VH mérite amplement les couronnes que l'on lui a tressées. Indépassable dans ce genre de livre. Peut-être plus accessible que Les misérables qui est également merveilleux. Bref, que dire sur cet immense auteur sinon qu'il faut absolument se jeter dans sa lecture comme on se jette dans la plus grade félicité.

RABATE Un ver dans le fruit

La couverture est déjà oppressante, il y a ce curé de campagne à bicyclette et ces trois figures inquisitrices qui écrasent le personnage innocent.
Le reste est à l'avenant, l'ouverture se fait sur un paysage viticole qui sera le théâtre d'une échauffourée entre propriétaires terriens et d'une vengeance qui sèmera le trouble dans le village. Un inspecteur sera diligenté pour dénouer cet écheveau. Ajoutez l'arrivée d'un jeune prêtre cafouilleur et plein de bonnes intentions. Vous avez les ingrédients pour une bonne histoire rurale avec des figures locales plus vraies que nature.
La première page m'a fait penser au trait de Frank Miller dans From Hell. Sombre, austère, cependant évocateur et généreux. Pas de décors dans les cases, seule la terre épicentre du drame est esquissée. Les "Gueules " sont magnifiques et retranscrivent l'humanité, la lâcheté, la méchanceté, la dévotion et la résignation.
La page 36 où le prêtre pénètre dans son église afin de s'y recueillir est magnifique. On ressent le vertige et la charge écrasante qui repose sur les épaules de ce curé. La béatitude du prêtre devant la descente de croix du Christ est pleine d'ingénuité.
Une BD magnifique, qui donne à cet art toute sa dimension artistique. Splendide. 
Critique de 2008

Michel Houellebecq SEROTONINE

Je pense que dans le paysage littéraire et médiatique deux personnes sont attendues comme le messie pour les uns ou au coin du bois pour les autres, c'est Zemmour et Houellebecq.
C'est le second qui nous intéresse ici et son dernier livre Sérotonine.
Avec sa mine de poète maudit et sa façon de dandy de tenir sa cigarette, Houellebecq a tout pour attirer l'attention et en plus il a un succès, selon moi mérité.
Quand il parle dans les médias c'est toujours pour dire quelque chose d'assez intelligent et sensé.
Et alors Sérotonine ?
C'est du Houellebecq pur jus. Pas de surprise dans le style, l'histoire, l'esprit.
Il dépeint toujours brillamment la société occidentale décadente qui l'entoure.
Il ne propose toujours pas de solution, sauf expéditive, mais qui en propose de nos jours.
Il sera le prochain génie, celui qui sortira l'occident de ses marasmes.
Concernant le livre je veux dire que ceux qui aiment aimeront et ceux qui détestent détesteront.
La question que je me pose c'est que depuis ses débuts et tout au long de sa carrière il a dépeint notre société , toujours un peu dans la même manière, combien de temps va-t-il pouvoir proposer à ses fidèles lecteurs une littérature qu'ils connaissent déjà après avoir lu ses livres.
Comment peut-il rebondir et revenir nous étonner.
C'est la question que je me posais tout le long du livre, Ok Michel c'est bon, tu me régales, mais la prochaine fois j'attends autre chose.
Ceux qui ne connaissent pas l'auteur peuvent commencer par cet ouvrage, il est conforme à la marque Houellebecq.

Maurice GENEVOIX La forêt perdue.

Il y a peu, j'ai intitulé ma critique de " la dernière Harde" Esthétisme cynégétique.
La reprise partielle du titre de cette critique se veut comme un clin d'oeil. Autant " La dernière harde" fait le récit de la beauté magnifiée des animaux et des hommes au sein de la forêt, autant " La forêt perdue" y ajoute une part de rêves, de légendes. La forêt perdue a été écrit 30 ans après la dernière harde, et pourtant. Un écho résonne au coeur des pages et se réverbère tout au long du récit. Le cerf, pivot central du roman, incarne par un charisme absolu le roi de la forêt. Les deux principaux protagonistes sont une résurgence bicéphale du Piqueux. Il y a cette course effrénée au sein de la forêt mystérieuse, idéalement incarnée par Waudru, sympathique personnage évanescent, qui confère au récit sa part d'onirisme. On l'imagine très bien au détour d'un hallier, le corps noueux, les jambes torses, les oreilles moussues proférant ses mises en gardes. Il y a Florie, incarnation du printemps et de la vie jaillissante qui s'épanouira en femme vertueuse, compréhensive de la nature, à l'opposé des mâles dominateurs aveuglés par leurs désirs.
Maurice Genevoix nous met en garde à la première ligne de la première page : " L'histoire que voici, je l'ai rêvée à partir d'un mot."
Et ce mot se dédouble, se déroule, se métamorphose en phrases d'une beauté subjuguante. Ce livre est un poème. Une histoire d'amour entre les mots et le lecteur. Le rythme est haletant, entreprenant, on suit les protagonistes avec enthousiasme dans les futaies, au travers des ronciers. On saigne avec eux, on retient son souffle, on est saisi par l'apparition soudaine de Waudru.
Impossible pour moi de faire une critique sans avoir le sentiment de trahir l'auteur. J'avais pris une claque il y a 15 ans avec " Zone érogène" de Djian. La deuxième vient d'arriver et cela fait 15 ans que je tends l'autre joue. Ce livre m'accompagnera encore longtemps, je pense le relire, ce que je n'ai jamais fait quant à présent pour aucun livre. Une merveille, un must, un vade-mecum, une bulle d'oxygène, un songe forestier toujours à portée de main... 
Critique de 2008

Jhen La Cathédrale de JAcques Martin et autre

La première page est sombre, il pleut, nos amis sont transis, ils demandent asile ...
L'actions démarre à la troisième page, puis les couleurs deviennent plus chaleureuses. Les décors immobiliers sont admirables, les détails de la cathédrale retranscrivent à merveille l'athmosphère de l'époque, on a le sentiment d'y être. Et puis...
Les actions des personnages semblent naives, sauf celles du fantôme de la cathédrale, on dirait parfois le ténébreux Batman. Nos amis sot plein de bons sentiments, mais il y a des césures dans le récit, des à-coups. Une BD fidèle au moule, beaucoup de plaisirs à la lire, mais une petite réserve sur le rythme donné à l'aventure. Cependant un bon Jhen, comme l es deux précédents tomes. 
Critique de 2008