samedi 24 août 2019

SOIF d'Amélie NOTHOMB



Nothomb c'es comme le Beaujolais, tous les ans nous y avons droit.
Comme pour le Beaujolais cela fait des années , 20 ans, que je n'ai pas goûté au cru annuel d'Amélie.
Tiens ! il se nomme Soif, cela tombe à brûle pourpoint.
J'avais lu quelques ouvrages de la plus nippone des belges de langue française.
Elle me lassait et m'énervait.
Là, c'est le sujet qui ma fait replonger dans sa lecture, la Passion du Christ.
Je me suis dit, n'est pas Péguy, Huysmans ou Bernanos qui veut.
Comment la belle va s'en sortir pour évoquer le fondement de notre civilisation ?
La grande prêtresse de la rentrée littéraire peut-elle s'en sortir ?
J'ai consulté sa bio rapidement et j'ai vu qu'elle avait suivi sa scolarité dans des écoles catholiques, elle doit donc connaître le sujet et s'être forcément documentée avec rigueur.
Ni une ni deux, j'ai téléchargé le livre qui en version papier fait 162 pages.
Je me suis plongé dans sa lecture pour en ressortir une heure quinze plus tard.
C'est osé quand même de se mettre dans la peau de Jésus, il faut du culot, Nothomb ne s'est pas gênée pour le faire.
Elle emploie le Je et nous fait vivre un Christ humain.
Il a froid, il a mal, il a peur, il souffre, il ploie sous le poids de sa croix, il a soif.
C'est un livre terre à terre, tellurique, pas spirituel au sens premier du terme, pas de grande image religieuse, pas de théologie, c'est un Christ décalé, commun, minimaliste.
Amélie ose et n'a pas semblé pouvoir éviter une touche de Da Vinci Code en faisant de Marie-Madeleine son amoureuse, je n'ai pas compris l'intérêt de ce parti pris.
Quoiqu'il en soit nous cheminons avec Jésus durant une heure, depuis Cana ou il change l'eau en vin et son ultime parole j'ai soif, la boucle est bouclée.
L'auteur nous livre quelques réflexion sur la nature humaine, le passage du procès est révélateur de ce trait de caractère, également sur Judas, Jean et  Marie.
Parmi la multitude des livres qui sortent à la rentrée Nothomb va prendre la plus belle part du gâteau.
Ce Soif va-t-il mettre en branle les ligues de vertu et faire pâlir les dames patronnesses ?
Je ne le crois pas, il y a bien quelques propos blasphématoire mais Jésus en à vu d'autres.
Et Jésus, que penserait-il de ce livre ? Difficile à dire, le dernier mot du livre est solitude.
Dans sa solitude sur la croix et avant sa crucifixion qu'a-t-il pensé ?
Sa soif n'était-elle que physique ? Avait-il soif d'autres choses. D'amour certainement, Amour qu'Amélie, à mots couverts ou dénudés, évoque  tout le long du livre.
La question finale est : Est-ce un bon Nothomb ? Je dirais oui, il me semble qu'en 20  ans son style n'a pas changé, ses romans sont toujours aussi courts, sont attendus comme le Messie et finissent chassés par le prochain.



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