C'est avec beaucoup de légèreté que j'ai commencé ce livre.
Dans la tête les images de David Macallum dans la série éponyme des années 70.
Des facéties, des rebondissements et de la SF relaxante, jem'attendais à une lecture légère et amusante. Erreur totale, dès le départ le climat est planté.
Une auberge, un homme qui y prend pension, dissimulé sous des vêtements qui le rendent méconnaissable, entouré d'un halo de mystère que chacun veut démasquer.
Mal leur en prendra.
Autant Maccallum incarnait un homme invisible sympathique et facétieux, autant Griffin pourra apparaître antipathique voire déconcertant.
Pourchassé, il prend son destin de mauvaise manière, préférant le côté obscur de la force, volant, trichant, animé d'une vengeance despotique à l'égard du genre humain.
Le règne de la terreur doit supporter son royaume.
Mégalo paumé, son histoire est servie par un style impeccable.
Il y a du Comics avant l'heure dans cette histoire, un super héros méchant, une ambiance brumeuse, des psychologies travaillées qui font de ce classique un indispensable du genre.
Ecrit il y a plus de 100 ans, il garde tout son mystère, tout son charme.
Il pose une des questions de l'homme face à ses monstres, ses inventions, ses choix et leurs utilisations.
Les chimères de la science sans conscience. La fragilité d'un homme qui décide de renier son genre, d'être hors de l'humanité.
Wells aurait pu nous pondre un navet plein d'effets et de facilités, ce n'est pas le cas.
Un grand livre du genre qui remet les pendules à l'heure avec peu d'effets spéciaux mais beaucoup de talent littéraire.
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