lundi 21 novembre 2011

L'appel des engoulevents de Claude Michelet



Votre serviteur apprécie particulièrement les bons romans du terroir, à l'instar des livres de Henri Vincenot qui reste pour moi le chantre absolu de la campagne française, de sa culture et de son savoir vivre séculaire. Mais laissons là le barde gaulois pour consacrer cette chronique au troisième volet des aventures de la famille Viahle.

Il faut savoir que les deux premiers tomes ont été écrits en 1979 et 1980, puis Michelet a attendu 10 ans pour offrir le 3 ème et avant dernier volet de sa saga familiale.
Autant le dire tout de suite il y a une césure avec les premiers tomes.
Nous sommes maintenant dans les années soixante dix, tout a changé, les moeurs et les modes de travail, la famille est éclatée aux quatre coins du monde, les enfants et petits enfants ont fait des études, certains vivent en ville, d'autres au Maghreb et même aux Amériques ou en Océanie.
Mais toujours, comme les engoulevents, les oiseaux reviennent au nid initial. Qui pour se marier, qui pour reprendre goût à la terre, qui pour passer sa retraite où achever son existence dans la quiétude des puys.
Et toujours ce centre géologique que représente la terre, cette substance qui nourrit et façonne les hommes, donne à leur race les traits d'où elle issue.
Encore une bien belle histoire de Michelet qui évoque la réforme de l'agriculture, les trust internationaux qui vont bientôt diriger l'agriculture mondiale, la fin du petit monde du paysan au sens littéral du terme pour aboutir à des chefs d'entreprises organisés en société.

Voici un extrait éloquent :
- Ce n'est qu'un début. Mais bientôt, toi, oui toi, petit producteur, on va te traiter d'affreux de subventionné à outrance ! on te reprochera même les excédents que nos minables gestionnaires ne sont pas foutus d'écouler. Ensuite, on te cassera les reins au nom du beau rêve européen. Oui, beau rêve que des incapables sont en train de transformer en cauchemar, et surtout en sinistre bordel ! L'Europe des bureaucrates, mais surtout l'Europe du désert français, des régions sacrifiées, de toute l'agriculture familiale assassinée !

Et tout ça pour que triomphe la pernicieuse idée que quelques cerveaux obtus se font de l'agriculture de l'an  2000 ...

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