vendredi 29 mars 2013

Mont- Oriol de Guy de Maupassant

Mont-Oriol
 
 
 
Guy de Maupassant ( GDM) fait partie du panthéon des écrivains français et l'un des plus grands fournisseurs de séries télés de plus ou moins bonne facture.
Sa nouvelle " La maison TELLIER " m'a laissé un souvenir impérissable et je la considère comme la meilleure nouvelle que je n'ai jamais lue, ex-aequo avec une nouvelle de Maurice Renard.
J'ai entrepris de lire l'intégralité des GDM et n'en suis pour le moment qu'à 10% de l'oeuvre ( merci Kindle d'afficher la progression en pourcentage ).
" Une vie " m'a parfois enthousiasmé, " Bel-Ami " m'a fâché avec GDM et le Mont-Oriol  me laisse circonspect.
GDM ne serait-il au final qu'un auteur de nouvelles ?
Lire GDM c'est passé un moment de lecture agréable, c'est se délecter d'un français exquis, maîtrisé et éclairé, d'accord.
Mais niveau histoire ça laisse à désirer.
Nous sommes ici au coeur de l'Auvergne, dans une station thermale, où la petite bourgeoisie et la noblesse déqargentée vient se requinquer.
GDM dévellope une étude de moeurs, du banquier juif avide de succès et d'estime, du noble revanchard, des médecins avides de reconnaissance et enfin une femme, objet de tout le livre.
Femme aimée, rejetée, adorée, trompée mais qui reste froide après le tumulte, sereine et stoïque, qui accepte son sort, sans esprit de revanche, en paix avec elle même.
Il y a du " Une vie " mêlé de ' Bel-Ami " dans ce troisième roman de GDM, qui ne m'a pas entièrement convaincu.
Je ne me laisse pas désabuser et je continue dans ma découverte avec un prochain roman qui je l'espère ne sera pas la compilation des trois premiers.

dimanche 10 mars 2013

L'aiguille creuse de Maurice LEBLANC



Une élégance jamais démentie dans l'écriture de Leblanc.
Un roman de littérature populaire comme je les aime.
Ambitieux dans la construction, habile dans le déroulement de l'histoire et respectueux du lecteur que l'on ne prend pas pour un imbécile comme dans de nombreux romans du genre.
Lupin a du fil à retordre avec comme enquêteur ce jeune lycéen doué, que c'en est presque suspect !
Ne serait-ce pas Lupin lui même.
Doué mais inexpérimenté pour affronter de manière trop naïve Lupin le malicieux.
L'enquête est classique chez Leblanc, il faut mettre la main sur Lupin.
Arsène qui meurt, Arsène qui rit, Arsène amoureux et Arsène grand seigneur pour celle qu'il aime, tout cela bercé par l'Histoire de France.
Et Ganimard qui cavale pour rattraper son train de retard.
Bonus, de jolies description de la campagne d'Etretat et du pays de Caux.
Un agréable moment de lecture.

dimanche 3 mars 2013

Le Tambour du Bief de Bernard CLAVEL


Clavel comme à son habitude met en scène une galerie de personnages ancrés dans leur terroir, à la personnalité marquée, dans une histoire qui pourrait arriver à chacun de nous.
Il développe au travers d'Antoine la question hautement sensible de l'euthanasie.
Clavel a l'élégance de ne pas écrire à charge ou à décharge, il nous laisse avec notre libre arbitre.
Il aborde de front les réalités de la souffrance physique au travers de la grand-mère, également de par les malades dont il a la charge au sein de son hospice, deux types de souffrances, deux issues, l'une institutionnelle et l'autre hors la loi.
Pas de jugement ici, pas de grande théorie, pas d'humanisme mondain, de la réalité brute où quand la mort inéluctable libère les âmes et les familles.
Antoine agent létal ou sauveur et bienfaiteur ?
Il endosse seul la responsabilité de cet acte humain, en a-t-il le droit ? Le devoir ?

C'est toute la question du livre.
Cela sous l'oeil de l'oncle incarnant la tradition patriarcal, gardien de la coutume, du colosse plein d'énergie qui ronge son frein à défaut d'utiliser sa force pour nourrir les siens.
Un bon roman de Clavel qui comme d'habitude use d'une écriture lente, interrogative pour nous montrer toutes les facettes d'un problème qui aujourd'hui fait débat.
Ce livre a été écrit en 1968, il aurait pu l'être aujourd'hui, rien n'a changé, 45 ans de débat pour accoucher d'une souris.
C'est là le gage d'un écrivain de talent, aborder de front les problèmes de société qui finalement n'ont jamais vraiment été réglés et laissés en suspens, comme une patate chaude que tout le monde se refile.