De tous les écrivains dont j'ai pu lire les ouvrages, Maurice Genvoix est celui qui m'a le plus pénétré par sa poésie, son rythme, son phrasé et surtout son élégance littéraire.
On plonge dans 30 000 jours comme dans un grand fleuve sauvage qui va nous porter vers un magnifique voyage littéraire.
Comme naviguant sur la Loire, si chère à Genevoix, on voit défiler la vie d'un homme d'une autre époque, d'un autre siècle.
Siècle de misère, d'horreurs, de catastrophes.
Siècle aussi de tous les possibles, des grandes joies qui fleurissent au coeur des petites surprises.
Genevoix parle de son enfance, de l'école qui joue encore son rôle d'instruction, il évoque ses études, ses découvertes artisitques, ses rencontres littéraires et picturales. Il évoque des grands noms de l'époque qui ont maintenant sombrés dans l'oubli.
Il raconte la guerre, l'horreur, les copains qui tombent au front, le regard de celui qui sent la mort souffler son souffle fétide sur sa face.
Il parle de ses livres, de son succès de son amour pour la nature et ses gens simples de la terre.
Je me disais en lisant que Genevoix fait parti d'une espèce d'hommes qui a maintenant disparu. Elégant, courtois, raffiné, cultivé, jamais dans l'abaissement, toujours dans l'élévation.
Sa langue est complexe sans être difficile car elle parle au lecteur, le charme, le captive.
Je ne suis pas attiré par les biographies, mais celle-ci dépasse le format du genre, pour offrir plus qu'une balade au pays de Genevoix. Je suis parti pendant quelques heures porté par le courant de la vie de Genevoix qui est le témoignage émouvant d'un grand homme ayant vécu au milieu de ses congénères avec simplicité et commissération.
Une espèce disparue malheureusement.
Un blog de plus dans la blogosphère, nèologisme du net. Je le définirais par : Bazar virtuel, caverne d'Ali Baba, carnet de bord de tout citoyen qui publie ses idées, ses envies, ses coups de coeur et ses coups de gueules. Ici vous trouverez un peu tout ça, mais surtout des histoires de livres. C'est futile, inutile, donc indispensable. Bon surf.
jeudi 26 avril 2012
samedi 21 avril 2012
Au bagne Albert Londres
Intéressant, instructif, cet énième témoignage d'un journaliste.
Londres est resté un mois au bagne et semble-t-il a pu fureter un peu partout au coeur de cette institution.
Depuis le bateau, jusqu'aux geôles en passant par les maisons des administrateurs, des villes et de la jungle.
IL fait un récit très intéressant car il ne polémique pas sur la nécessité ou l'utilité du bagne, il ne le remet pas en cause.
Il plaide en revanche pour un allégement de certaines peines, pour l'abrogation du doublage.
Il dresse le portrait de bagnards célèbres, d'anonymes qu'il suit, il dresse quelques portraits de fortes têtes, de libérés et de miséreux.
Son témoignage qui me semble objectif vient corroborer le best seller de Henri Charrière, l'île aux lépreux, la chasse au papillon, les évasions qui 9 fois sur 10 échouent, la vie des notables, des fonctionnaires, l'isolement et les corrections.
Un témoignage de qualité qui me fait dire que de nos jours il est assez délicat de trouver des journalistes de la trempe de Londres.
Surtout son témoignage n'est pas politisé, assez neutre à part quelques prises de positions citées plus haut.
Je pense qu'il s'agit d'un incontournable pour qui s’intéresse au sujet.
Londres est resté un mois au bagne et semble-t-il a pu fureter un peu partout au coeur de cette institution.
Depuis le bateau, jusqu'aux geôles en passant par les maisons des administrateurs, des villes et de la jungle.
IL fait un récit très intéressant car il ne polémique pas sur la nécessité ou l'utilité du bagne, il ne le remet pas en cause.
Il plaide en revanche pour un allégement de certaines peines, pour l'abrogation du doublage.
Il dresse le portrait de bagnards célèbres, d'anonymes qu'il suit, il dresse quelques portraits de fortes têtes, de libérés et de miséreux.
Son témoignage qui me semble objectif vient corroborer le best seller de Henri Charrière, l'île aux lépreux, la chasse au papillon, les évasions qui 9 fois sur 10 échouent, la vie des notables, des fonctionnaires, l'isolement et les corrections.
Un témoignage de qualité qui me fait dire que de nos jours il est assez délicat de trouver des journalistes de la trempe de Londres.
Surtout son témoignage n'est pas politisé, assez neutre à part quelques prises de positions citées plus haut.
Je pense qu'il s'agit d'un incontournable pour qui s’intéresse au sujet.
samedi 14 avril 2012
Maigret et le clochard de Georges Simenon
Un clochard est repêché in-extrémis dan la Seine où semble t-il un ou des individus l'auraient jeté.
En est-on vraiment sûr ?
Les profils se dessinent, les faux-semblants sont mis à mal par la bonhommie de Maigret.
Toujours aussi placide, comprenant sans juger, il tisse sa trame.
Beaucoup de poésie dans le ton de ce Maigret, la pluie, les bords de Seine, les mariniers et les clochards constituent l'ambiance décalée d'un Paris au ralenti, celui de Doisneau ou de Ronis.
Et ce clochard mystérieux, ancien docteur aux colonies, marié à une riche héritière qui est-il ?
Pourquoi reste t-il muet ?
Maigret va apprendre avec humilité que tous les poissons ne restent pas dans la nasse, certains plus malins, plus retors parviennent à passer au travers des mailles du filet.
Maigret inflige une sérieuse leçon d'humanité. Les grincheux évoqueront la condition de la femme chez Simenon, la routine des soirées de Maigret, ses sandwichs et ses bières, sa blanquette et sa pipe. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle, cette ambiance, ce charme.
Ceux qui ne connaissent pas, franchissez le pas , vous ne le regretterez pas.
Une célèbre photo qui retranscrit merveilleusement l'ambiance de ce Maigret.
lundi 9 avril 2012
Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc
Voici donc le fameux gentleman cambrioleur, courtois, rusé, impétueux, garnement des faubourgs mâtiné de la meilleur éducation. Mauvais garçon au coeur de guimauve, farceur et facétieux. Il y a de quoi en faire ce qu'il est devenu, un personnage récurent de la littérature du genre. Car 115 ans après avoir été écrites, ces nouvelles ont gardé leur fraîcheur, leur intérêt et leur piment. Une belle réussite qui met en oeuvre le talent dévoyé de Lupin pour accomplir les forfaits les plus fous au nez et à la barbe des plus fins limiers.
Tel est pris qui croyait prendre apprendra aussi Lupin dans une de ces nouvelles, mais nous dit-il, ce sera la seule et unique fois.
Une belle découverte, qui met l'eau à la bouche.
Un style merveilleux qui me renforce dans ma détermination, dans quels draps est tombée la littérature policière contemporaine, qui se complait à avoir oublié l'essence même de ce quelle devrait être, le langage et la beauté de la langue.
Ici, point de soucis, la langue et au service de l'histoire pour le plus grand plaisir du lecteur. Indémodable.
Tel est pris qui croyait prendre apprendra aussi Lupin dans une de ces nouvelles, mais nous dit-il, ce sera la seule et unique fois.
Une belle découverte, qui met l'eau à la bouche.
Un style merveilleux qui me renforce dans ma détermination, dans quels draps est tombée la littérature policière contemporaine, qui se complait à avoir oublié l'essence même de ce quelle devrait être, le langage et la beauté de la langue.
Ici, point de soucis, la langue et au service de l'histoire pour le plus grand plaisir du lecteur. Indémodable.
dimanche 8 avril 2012
La guerre des boutons de Louis Pergaud
Vivons-nous une époque châtrée ???
Il est agréable, il n'est cependant pas exceptionnel. L'adaptation de Yves Robert est très réussie, peut être est-elle meilleure que le livre.
Attention je ne dis pas que le bouquin est à jeter aux orties, loin s'en faut.
Cependant le style de Pergaud aurait pu être plus travaillé, plus rural dans sa façon d'aborder ce thème de l'enfance campagnarde, passons.
En revanche c'est un bouquin qui paradoxalement m'a fait réfléchir.
J'ai vu dans ces jeunes enfants, les graines de résistants de " l'armée des ombres ", courageux, pugnaces, obstinés, un sens du devoir irréfléchi, de la camaraderie.
J'ai également fait le parallèle avec notre époque.
Imaginez une bande de jeunes qui s'affrontent à coups de pierres, de gourdins, qui s'entravent et se font punir par flagellation par le groupe, puis dévêtir et qui se font conchier et compisser les vêtements.
Des enfants qui volent leurs parents, et qui en retour se prennent des corrections musclées de la part de ces mêmes parents.
Qu'en pensez-vous ? Cela vaudrait à coup sûr un procès médiatisé d'une bande de sauvageons, avec de la correctionnelle à la clef et des grands débats sur l'ordonnance de 45 et sur les raisons sociales d'une telle violence.
J'imagine que Pergaud s'est largement inspiré de sa vie et de celle de son époque, ce qui me pousse à titrer de façon provocante.
Aurions-nous perdu ce qui fait le sang d'une jeunesse au grand air ?
Sommes affadis, ramollis comme des guimauves ?
Voilà ce qu'a écrit Pergaud, un livre où les gamins se mettent des peignées appuyées, il a rajouté la poésie de ces gamins des campagnes d'antan, il leur a donné une dimension de diables agréables plutôt que de gueux bagarreurs, animés de cet esprit frondeur qui donne à ceux qui le portent l'aspect des héros... de notre enfance.
J'ai acheté la version électronique qui est agrémentée de deux nouvelles , une sur la Vouivre et une sur la chasse aux oiseaux par Lebrac, Gambette et Camus, histoire de prolonger la guerre des boutons un peu plus.
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