mardi 24 mars 2020

Les infortunes de la vertu du Marquis de Sade.



Le marquis de Sade évoquait pour moi le sadomasochisme et les ruines de son château à Lacoste dans le Lubéron, lieu que je fréquentais dans ma jeunesse sans arrières pensées.
C'était un cadre joli, et nous avions la possibilité d'y aller sans interdit quelconque, je crois que depuis il a été acquis par Pierre Cardin et son accès doit être restreint.
Bref autant dire que ne connaissais rien de lui et surtout n'avais rien lu issu de sa plume .
Confinement oblige, nous n'avons plus de prétexte à dédaigner ou repousser aux calendes grecques les classiques de notre littérature.
D'entrée de jeu, le style m'a bluffé, le marquis savait écrire, savait exprimer avec talent ses idées. C'est de la belle écriture, très plaisante à lire.
J'ai été emballé.
Concernant l'histoire en elle-même, elle est clairement au service du sujet.
Force est de constater que le marquis avance des arguments percutants pour glorifier les vertus du vice.
Il offre peu de répit à la pauvre Sophie qui subit tous les outrages sans jamais défaillir.
Elle est exemplaire en dépit de tous les vices dont elle est l'objet.
Son monde est cruel car elle est une pure victime, elle préfigure toutes les victimes de tous les vices des hommes, les laissés pour compte, les pauvres, les intouchables qui ne peuvent pas lutter contre les pots de fer.
N'oublions pas qu'il s'agit d'un conte philosophique.
A ceux qui penseraient lire des ignominies, tel n'est pas le cas.
Tout est suggéré.
J'ai envie de dire que son récit est beaucoup moins gore qu'un polar en tête des ventes et cent fois plus profond.
C'est à mon avis un auteur dont on ne peut se dispenser de lire au moins un ouvrage.
J'ignore si celui-ci est le plus représentatif, je ne sais pas si j'en lirai d'autres.
Je recommande.

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