samedi 16 février 2019

Le Cobra de Pleyers et Martin









Exode


Illustrations fidèles à la patte de Jacques Martin. Décors somptueux, finesse du détail, richesse des couleurs. Un bon album du maître.
Très largement inspirée de l' Exode du peuple de Moïse, cet album est surprenant.
Pharaon est engoncé dans ses problèmes de pouvoir nationaux. Attaqué sur tous les flancs par ses prêtres et généraux, et ses fameux esclaves qui réclament leur liberté pour gagner la terre promise. Duels de pouvoirs entre les magiciens égyptiens et Moïse. Ce dernier utilise, pour se tirer de situations inextricables, son abacus. On est surpris de voir dans cet opus une forme aussi surnaturelle de mise en valeur de pouvoir. Le cobra est énorme, monstrueux comparé aux reptiles égyptiens. Métaphore de la puissance de Yahvé, dont la toute puissance écrase littéralemnt les égyptiens. On peut voir du grotesque dans cette imagerie et pourtant, Jacques Martin s'est sans doute basé sur l' Exode 8-14 ou " la Verge changée en serpent ". Et l'on comprend mieux les raisons d'une telle démesure dans les dimensions du dessin. Un Moïse stoïque, un Pharaon complaisant mais désamparé par le basculement de sa nation vers l'inéluctable affrachissement du peuple esclave et ses conséquences politiques. La félonie, des sujets, mais comme toujours la fidélité incarnée par Keos. Un album à double lecture, pleins d'effets miroirs et de symboles à demi cachés. Un bon Jacques Martin. La question est : y en a-t-il de mauvais ? 
Critique de 2008

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