vendredi 28 juin 2013

Sauve qui peut à Kaboul de Gérad de Villiers






Enième aventure du prince Malko LINGE.
Les S.A.S sont comme le pinard, il y a de bons et mauvais crus.
Ce tome estival qui ne constitue que la première partie se situe dans la bonne moyenne.
Autant le précédent était poussif, celui-ci va de l'avant.
Malko s'ennuie comme un rat mort dans son château autrichien, heureusement l'Agence a encore besoin de lui pour... éliminer Karzaï qui gêne les intérêts de beaucoup de monde.
Des talibans en passant par les USA qui doivent se retirer du territoire afghan en 2014.
Les talibans se sont attendris dit-on ! Ils auraient appris à conjuguer violences, intégrismes et politique, Obama ne verrait pas d'un mauvais œil que les talibans modérés ( rires) prennent le pouvoir en 2014, lui permettant de se retirer le cul propre et ne pas laisser le chaos de l'après Karzaï s'installer et ruiner les efforts des US.
Malko va naviguer au cœur de ce complot pour éliminer le président.
Monter l'opération n'est pas une mince affaire et chacun surveille son voisin.
Dans les luttes d'intérêt, Malko va payer de sa personne et frôler le pire en s'extirpant toujours in extrémis des griffes de ses ravisseurs.
Obama en prend pour son grade, prix Nobel de la paix qui ne tremble pas pour signer les executive order.
Bref un bon tome avec tous les ingrédients d'un S.A.S, poupées effrontées, agent double, barbouze et politiques véreux.
A quand un S.A.S au cœur du système politique français qui offre les mêmes ingrédients ?

Ce jour là de Mark OWEN





OBL est EKIA.
Oussama Ben Laden, ennemi public international N° 1 est mort.
On se souvient tous de cette information tombée il y a deux ans.
24 hommes ont participé à cette mission.
Mark Owen est l'un d'eux.
Son livre est un témoignage fort de ce que représente l'investissement de ces hommes d'élite, à l'instar de tous les autres services de tous les pays.
Les deux premiers tiers du livre sont consacrés à la biographie militaire de Owen, son entrée dans las SEAL, ses missions en Afghanistan, en Iran, le sauvetage d'un capitaine de croiseur kidnappé par des pirates, jusqu'au sommet de sa carrière, la mission OBL.
Owen ne joue pas les gros bras dans son livre, il est humble, évoque ses coéquipiers, la vie ordinaire d'un SEAL extraordinaire.
Ce qui frappe c'est l'extrême professionnalisme et le perfectionnisme américain.
Tout a été calculé, paramétré pour pouvoir réussir la mission.
Reconstitution de la maison de OBL aux USA, 3 semaines de répétition, d'entraînement.
Le récit est brut, ainsi quand Owen évoque ses missions de chasse aux Talibans, il parle en terme de nettoyage, pas de quartier avec l'ennemi, pas d'états d'âmes.
Professionnel.
Oubliez tout ce que vous avez vu ou entendu sur cette mission.
OBL ne s'est pas défendu armes au poing, il n'a pas résisté, il semblerait que cela était plus facile pour lui d'envoyer au casse-pipe les autres, c'est souvent le cas des grands chefs de guerre, " Mourir pour des idées d'accord, mais de mort lente ".
Frappant le décalage entre les médias qui brodent sur l'événement et qui inventent des versions qui n'ont jamais existé, comme c'est souvent le cas d'ailleurs.
Surprenant la décontraction de cet homme qui une fois rapatrié du Pakistan , prend sa voiture, passe au drive pour prendre des sandwichs, alors que 24 heures plus tôt il était en mission historique.
Owen évoque la récupération politique, amusant de découvrir que Obama ne tient pas ses promesses, en effet il a promis d'inviter les SEAL à la Maison Blanche pour boire une bière, ils n'ont jamais reçu cette invitation.
Un récit qui se démarque par rapport à d'autres du même genre, point d'Amérique triomphante, de patriotisme guimauvesque,non, de l'humilité, du sens du devoir et le sentiment d'avoir bien fait les choses.
Un bon livre du genre, petite déception toutefois, l'assaut contre Ben Laden n'occupe que 1 tiers du livre.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur OBL, mais ce n'est pas l'objet de ce genre de livre, ainsi prenez-le pour ce qu'il est, le témoignage d'un homme qui a vécu les faits et qui les relate avec justesse.

mercredi 19 juin 2013

Le Secret de Wilkie COLLINS


Le Secret


J'ai téléchargé ce livre pour trois raisons.
Primo j'adore la littérature du 19 ème siècle, sa lenteur, ses descriptions, son sens narratif que nous avons perdu.
Deuxio, je ne connaissais pas Collins.
Tercio, il était gratuit (eh ! oui c'est la crise ).
C'est un des avantages  du kindle, découvrir des auteurs dont en l'occurrence je n'aurais jamais acheté la version papier.
L'histoire tient en 3 lignes et je ne vais pas révéler ce fameux Secret.
Ce qui fait l'épaisseur du livre et ses 570 pages est ce que j'ai cité en primo.
Collins est de son temps, il baigne son époque, anglais de surcroît.
La traduction n'a pas dû être aisée.
Collins a un très grand talent d'écrivain, c'est admirablement écrit, il possède toutes les facultés pour transcrire avec les mots les sentiments humains, les dispositions d'esprit de ces personnages.
La longueur fait-elle l'ennui ?
Oui et non. Parfois c'est long, très long, j'ai failli abandonner, mais ça se déguste aussi et il faut mériter le plaisir de finir le livre.
Si vous aimez la grande littérature, le 19 ème, les dénouements sur plusieurs chapitres, les belles phrases, un certain pathos mâtiné d'espoir, en deux mots les livres qui relatent une époque à laquelle Tweeter et Facebook  n'existaient pas, à laquelle les êtres prenaient le temps de se parler avec respect et n'étaient ce que nous sommes devenus, ou pour commencer à être reconnu par ses pairs il fallait faire ses preuves, bref le contraire de la reconnaissance dont peut jouir de nos jours une poupée siliconée " Non mais allo quoi !!! "alors plongez et tenez moi au courant.

samedi 8 juin 2013

La Fée Carabine de Daniel PENNAC

 
Ca faisait longtemps que j'entendais parler de PENNAC, auteur qui ne m'évoquait rien mis à part des couvertures de livres de poche assez moche ( Ah ! l'emballage ).
C'est un fan qui m'a prêté cet opus et également " La petite marchande de prose ".
Dès le début j'ai trouvé ça très intéressant, singulier, déroutant et farfelu.
J'imagine que dans les années 80 ce genre de livre a dû réveiller les morts de la littérature du genre.
Car le livre est très ancré dans son époque et a en partie mal vieilli.
La construction est assez manichéenne, les flics sont forcément racistes, manipulateurs, ultra-violents, bornés et corrompus.
Les immigrés sont forcément touchants dans l'expression de leur délinquance et surtout victimes des premiers, fermez le ban.
En revanche j'ai bien aimé ces vieux drogués-dingos complétement allumés vivant dans ce qui est une auberge espagnole en plein Belleville, chez la famille Malaussène.
Le complot des policiers et de l'architecte pour réaliser un hold-up foncier est assez intéressant, voire jubilatoire.
Julia en passionaria de la presse, incarnant sans doute l'idéal politisé de Pennac m'a paru fantomatique.
Il y a vraiment de bonnes trouvailles dans ce livre, des ouvertures à tout bout de champ, des rebondissements qui obligent à garder le cap, il n'y a qu'un seul écueil pour moi ....
PENNAC n'est pas allé assez loin dans sa description de Paris, on ne ressent pas l'ambiance de ce quartier de Paris, j'aurais apprécié une vraie plongée au cœur de ce quartier qui permet toutes les folies, entre guide pour mauvais garçon et touriste véhiculé et conditionné.
Le roman aurait gagné en saveur.
Et puis pour chercher la petite bête, je me suis un peu lassé au deuxième tiers de cette ribambelle de déjantés et j'attendais la fin avec impatience.
Au final, un bon livre, une belle découverte. J'ignore si je lirai d'autres livres de cet auteur, en tout cas sans être banni de ma bibliothèque, il n'est pas en tête de liste.